Un père de famille, plongé dans un profond sommeil, a été aspergé d'essence puis brûlé par son frère. Une expertise médicale et psychiatrique déterminera si ce dernier est responsable du crime ou pas. Mercredi 1er octobre. Tous les Marocains fêtent, chez eux, le jour de l'Aïd à l'exception de plusieurs éléments de la police et de la protection civile, ainsi que des médecins et infirmiers et autres. Ils ne chôment ni les jours de fêtent ni les week-ends. Ils doivent assurer la permanence. Au district de Casablanca-Anfa, ce sont les éléments de la septième section judiciaire de la police judiciaire au district de Casablanca qui assurent la permanence ce jour de fête. Ils examinaient quelques affaires lorsque le téléphone sonne. C'est un appel reçu de la salle de trafic. «Le médecin-chef au pavillon des brûlés au CHU Ibn Rochd vient de nous appeler pour nous alerter de la mort d'un patient suite à des brûlures de troisième degré…», affirme le policier qui se charge de la salle de trafic. Pas moins de quelques minutes, les limiers de la PJ étaient présents au pavillon des brûlés. «Le cadavre du défunt est à la morgue…», leur a dit le médecin-chef qui les a conduits à la morgue de l'hôpital. L'un des limiers de la brigade a ouvert son calepin pour noter l'identité du défunt. Il s'appelle Mustapha C., né en 1952, marié, père d'un enfant et demeurant à Bir Jdid. Le policier a noté aussi que le défunt a été conduit à l'hôpital d'un appartement situé à l'immeuble n° 10, rue 38, Derb Bouchentouf, préfecture El Fida-Derb Sultan, Casablanca. Il a consigné également que le défunt a été évacué vers l'hôpital, samedi 27 septembre, vers 8 h du matin. Les enquêteurs ont aussi remarqué que le corps du défunt était gravement brûlé. Après quoi, ils se sont lancés, à bord de leur voiture, à destination de Derb Bouchentouf. À l'entrée de l'appartement de la rue 38, les enquêteurs ont rencontré l'épouse du défunt, Fatima, habillée en blanc. Les larmes aux yeux, Fatima qui ne comprenait pas comment elle était devenue veuve, ni comment son unique enfant de onze ans était devenu orphelin de père, raconte aux limiers : «Je n'étais ni moi ni ma belle-mère, à la maison…Nous sommes sorties, peu… Il n'y avait que mon mari et son frère…». Les limiers ont constaté que rien n'a brûlé dans l'appartement, à l'exception du lit sur lequel Mustapha dormait. Ils ont pu remarqué que le frère du défunt qui se tenait dans un coin de la chambre, n'avait pas été atteint par le feu. Pourquoi ? «Parce que c'est moi qui ai mis le feu à son corps…», a lâché le frère sans le moindre regret. Il l'avait aspergé de l'essence qu'il avait achetée, la veille, dans une station d'essence avant de craquer une allumette pour lui brûler le corps. Pourquoi ? Le frère du défunt n'avait pas de réponse. Il garda le silence devant les enquêteurs qui continuaient à chercher les raisons d'un tel crime. «Il est malade depuis longtemps, il n'adresse la parole à personne, il ne sort que rarement de sa chambre, il ne se lave pas et ne se rase qu'après plusieurs mois…», affirme la mère du défunt. Est-il malade ? Peut-être. Sa famille ne l'a jamais mis entre les mains d'un psychiatre. C'est le juge d'instruction près la Cour d'appel de Casablanca qui fut chargé de le soumettre à une expertise médicale et psychiatrique pour déterminer s'il était responsable de son crime ou pas.