Pendant Ramadan, le commerce des dattes connaît une activité intense. Elles garnissent les tables dans la majorité des foyers. Majhoul, Boufkosse, Bousnikhèle… Autant de variétés de dattes qui témoignent de la richesse du patrimoine culinaire marocain. Le mot «datte» vient du grec ancien «daktylos» qui veut dire «doigt», en référence à la forme du fruit. Le palmier- dattier fleurit dans les régions chaudes et sèches. Mais il demande beaucoup d'eau et vit selon l'adage «les pieds dans l'eau et la tête au soleil». Le palmier dattier peut atteindre une hauteur de 20m et donne des dattes de 10 à 20 ans. En plus, un palmier mâle peut fertiliser jusqu'à 50 palmiers femelles. Pendant le mois du Ramadan, le commerce des dattes connaît un grand développement. A Beni Mellal, à l'instar des autres régions du Royaume, il est des vendeurs de diverses variétés de dattes qui étalent leurs marchandises ou sillonnent la ville en vue d'attirer le plus grand nombre d'acheteurs. On les rencontre au boulevard Ahmed El Hansali, à la rue de Bata, à la rue du Souk… Ce sont soit des vendeurs qui détiennent des magasins ou des boutiques, soit des commerçants ambulants qui sont toujours en train de pousser leurs «charettes» à travers les rues les plus animées de la ville. «Je vends plusieurs variétés de dattes : Majhoul, Boufkosse, Tarzaoua, Bousnikhèle, Ljihl, Ras Latmar… Moi, je suis originaire d'Errachidia. Les dattes, je les achète de Rissani et de Erfoud. La variété la plus chère est Majhoul dont le prix varie entre 80 et 100 DH/kg. Boufkosse coûte entre 30 et 40 DH/kg, Tarzaoua 35 DH/kg, Bousnikhèle 20 DH/kg, Ras Latmar 20 DH/kg…», déclare Ahmed. La consommation des dattes, surtout pendant le mois du Ramadan, est une habitude enracinée dans la nuit des temps. Pendant le ftour, les dattes sont devenues un fruit omniprésent qui garnit les tables après la rupture du jeûne et même pendant les autres fêtes et les mariages. «Moi, je ne mange ni Chbakia, ni tous les aliments trop sucrés. J'achète toujours des dattes que je mange pendant le ftour», annonce Omar, un homme âgé de 80 ans. Au Maroc, il est des régions connues pour leurs palmiers dattiers comme Zagora, Tafilalet, Rissani, Erfoude, les régions de Ouarzazate , à Tazzarine…Et bien que le Maroc importe des dattes de Tunisie, d'Iran et d'Irak, la production marocaine est omniprésente dans toutes les régions du Maroc. Mais selon les déclarations d'un commerçant de dattes à Beni Mellal, la production des palmiers dattiers n'est plus comme avant dans certaines régions du Maroc. Selon les services du ministère de l'Agriculture, la production nationale des dattes de l'année en cours, est évaluée à 93.000 tonnes, soit une hausse de l'ordre de 38% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. S'agissant de l'approvisionnement du marché national en dattes durant le mois sacré du Ramadan 1429, il est à souligner que la demande en ce produit sera largement satisfaite à partir des stocks de dattes issus de la production nationale (estimés à 12.000 tonnes) et des importations attendues essentiellement de la Tunisie, d'Algérie, d'Iran, d'Irak, de Syrie et des Emirats Arabes Unis. Selon les dires d'un autre commerçant de dattes, encore jeune, il est des vendeurs qui achètent leur stock de Marrakech, de Casablanca ou chez d'autres grossistes à Beni Mellal. Et d'ajouter : «Au début du Ramadan ; les gens en achètent. Mais la demande régresse surtout cette année parce que c'est la rentrée scolaire et il y a l'achat des fournitures scolaires. Les variétés de dattes les plus vendues sont celles qui coûtent entre 20 et 40 DH. Et rares sont ceux qui achètent par exemple Majhoul parce qu'il est très cher». Consommer des dattes est devenu une habitude voire même une seconde nature pour la majorité des gens qui connaissent bien les bienfaits de ce fruit que Dieu a cité dans le Coran.