L'Union européenne vient d'octroyer un don de 192 millions de dirhams pour un programme d'appui à la mise en œuvre de la stratégie d'alphabétisation. Une convention a été signée dans ce sens lundi. «L'analphabétisme est un des problèmes sociaux les plus graves sinon le plus grave qui se pose au Royaume », a déclaré Bruno Dethomas, ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne à Rabat. A l'occasion de la Journée mondiale de l'alphabétisation, célébrée le 8 septembre, Salah-eddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, Ahmed Akhchichine, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche Scientifique et M. Dethomas ont procédé à la signature d'une convention de financement relative à la mise en œuvre du programme d'appui à la stratégie d'alphabétisation, d'un montant de 192 millions de dirhams. Cet appui financier de l'UE consenti sous forme de don a pour objectif précis de lutter contre l'analphabétisme qui rend difficile la lutte contre la pauvreté, la maladie, l'exclusion et l'incivisme. D'une durée de 4 ans, ce programme d'appui vise à réduire annuellement de 3 % le taux d'analphabétisme. Il vise à améliorer les conditions de vie et de participation économique des populations cibles bénéficiaires, que sont les adultes analphabètes âgés de 16 à 35 ans, en particulier les femmes dans 11 Académies régionales d'Education et de Formation. «Ce programme d'appui vise essentiellement une amélioration qualitative de la politique globale du gouvernement dans le but d'augmenter l'efficacité des programmes d'alphabétisation et de renforcer le processus d'insertion professionnelle des apprenants et néo-alphabètes», a indiqué le chef de la délégation de la Commission européenne à Rabat. Pour sa part, M. Akhchichine a souligné que cette convention apporte un appui important à l'ensemble des efforts qui ont été consentis par l'Etat marocain à travers le ministère de l'Enseignement pour éradiquer le phénomène de l'analphabétisme, mettant l'accent sur l'importance d'accélérer le rythme d'intervention dans ce domaine. Ce programme d'appui permettra également de soutenir l'avenir socioprofessionnel des bénéficiaires, notamment par l'adaptation des logiques d'intervention à leurs besoins, la validation et certification des acquis des formations dispensées et l'organisation de perspectives d'insertion socioprofessionnelle (entre autres grâce à la promotion d'activités génératrices de revenus, la mise en place de passerelles adéquates entre les différents secteurs concernés..). Cette action s'attachera également à soutenir le renforcement des capacités de pilotage et de suivi de la stratégie du secteur, le renforcement des capacités d'intervention, notamment des ONG impliquées et l'amélioration de la qualité des apprentissages, de l'enseignement et de la formation. Rappelons que le nombre des bénéficiaires des programmes d'alphabétisation a connu une nette hausse, passant de 286.425 au cours de la saison 2002-2003 à 651.263 durant la période 2007-2008, ce qui a permis de réduire à 34% le taux d'analphabétisme parmi les personnes âgées de 10 ans et plus, taux qui était de 43% en 2004, selon le recensement de la population et de l'habitat. Dans sa déclaration de politique générale, le gouvernement a appelé à la création d'une agence nationale d'alphabétisation et fixé le taux de réduction du taux des analphabètes à moins de 20% à l'horizon 2012 au lieu de 38,5% enregistré en 2006. Dans la même déclaration, le gouvernement a également mis l'accent sur la nécessité de donner une chance à environ un million d'enfants de 9 à 15 ans non scolarisés, à travers un programme étalé sur cinq ans. Pour cela, 250.000 enfants devront être inscrits aux cours d'alphabétisation, chaque année.