Devant la CIJ, Tbilissi a accusé Moscou d'avoir procédé à une «campagne de harcèlement et de persécutions» et a exhorté ce tribunal à imposer des mesures d'urgence contre la Russie La Géorgie a dénoncé devant la Cour internationale de justice (CIJ) des violations des droits de l'homme par la Russie contre les populations d'origine géorgienne des provinces séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. «La Géorgie apparaît devant la principale instance judiciaire des Nations unies à un moment de grand désarroi pour son histoire, à un moment où des centaines de milliers de ses ressortissants sont persécutés et déplacés de leurs domiciles seulement parce qu'ils sont géorgiens», a déclaré Tina Bourdjaliani, vice-ministre de la Justice, au premier jour des trois jours d'audience. Tbilissi veut obtenir du tribunal l'assurance qu'aucun Géorgien de souche «ne fasse l'objet d'actes violents ou coercitifs de discrimination raciale». La Géorgie présentait sa plainte dans la matinée de lundi, la Russie devait y répondre dans l'après-midi. La Géorgie a porté plainte devant la CIJ peu de temps après la contre-offensive de l'armée russe en réaction à son attaque de la région sécessionniste d'Ossétie du Sud le 7 août dernier. Elle accuse la Russie d'avoir enfreint une convention contre la discrimination lors de ses trois interventions en Ossétie du Sud et en Abkhazie de 1990 à août 2008. S'exprimant en marge de l'audience, l'ambassadeur de Russie aux Pays-Bas a nié ces accusations. «Ce n'est pas vrai et nous produirons des faits et des preuves pour montrer que ce n'est pas vrai», a déclaré Kirill Gevorgian. Sa reconnaissance de la sécession des deux régions a provoqué ensuite un nouveau tollé. L'ambassadeur de Géorgie affirme que 450.000 Géorgiens ont été chassés de leurs maisons pour chercher refuge ailleurs en Géorgie. Son homologue russe conteste cette affirmation, soulignant que les problèmes des régions séparatistes remontent à des actes de discrimination commis par les Géorgiens. • Aaron Gray-Block (reuters)