L'OCDE a revu à la baisse sa prévision de croissance moyenne pour l'année au sein de la zone euro et au Royaume-Uni. Dans la zone euro, la prévision pour la France est ramenée de 1,8% à 1%. L'OCDE a nettement revu en baisse ses prévisions de croissance 2008 pour la zone euro et la Grande-Bretagne et en hausse celles pour les Etats-Unis, maintenant ses perspectives pour les pays du G7 à 1,4% comme en juin. Dans son évaluation intérimaire des principales économies du G7 publiée mardi, l'Organisation de coopération et de développement économiques juge appropriée la politique économique expansionniste mise en oeuvre aux Etats-Unis et estime inutile de changer les orientations actuelles au sein de la zone euro en raison des tensions inflationnistes. «La tempête sur les marchés de capitaux, le repli des marchés immobiliers et la cherté des matières premières continuent de peser sur la croissance mondiale», écrit Jorgen Elmeskov, économiste en chef par intérim de l'OCDE dans la présentation de cette évaluation intérimaire publiée à mi-chemin entre les «Perspectives économiques» de l'OCDE du mois de juin et celles à paraître en décembre. «La profondeur et l'ampleur définitives de la crise financière sont encore incertaines», ajoute-t-il. Mais il estime que «les banques semblent avoir enregistré dans leur bilan l'essentiel des pertes liées aux titres adossés à des prêts immobiliers à haut risque». L'OCDE a revu en nette baisse sa prévision de croissance moyenne pour l'année au sein de la zone euro et au Royaume-Uni à 1,3% et 1,2% respectivement contre 1,7% et 1,8% début juin. Au sein de la zone euro, la prévision pour la France est ramenée de 1,8% à 1,0% alors que Paris a annoncé son intention de revoir à la baisse ses perspectives de croissance pour 2008 comprises depuis le printemps dans une fourchette de 1,7% à 2,0% et aussi pour 2009. La prévision de croissance pour l'Allemagne a quant à elle été abaissée de 0,4 point à 1,5% de même que celle de l'Italie, ramenée à 0,1% soit une quasi stagnation sur l'année. Aucune des grandes économies européennes ne devrait connaître de récession au sens technique du terme, soit deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité, mais toutes la tutoieront au deuxième semestre. Pour les Etats-Unis, la prévision de croissance a en revanche été relevée de 0,6 point à 1,8%. Pronostiquant «une phase de faiblesse de l'activité jusqu'à la fin cette année», Jorgen Elmeskov souligne les incertitudes matérialisées par l'ampleur des marges d'erreur entourant les prévisions de croissance pour le troisième et le quatrième trimestres. «Aux Etats-Unis, l'incertitude relative à la gravité de cette phase de faiblesse touche en particulier à la vitesse à laquelle les effets des mesures temporaires de stimulation budgétaire vont se dissiper», relève-t-il. Soulignant que l'inflation sous-jacente ne semble plus accélérer outre-Atlantique, Elmeskov estime que le ralentissement de la croissance constituera un facteur de désinflation. «Compte tenu des conditions défavorables induites par les contraintes financières, cela semble légitimer les mesures actuelles d'expansion», écrit-il. Outre le plan de relance budgétaire initié par l'administration Bush, la Réserve fédérale américaine a abaissé l'objectif sur les fonds fédéraux de 325 points de base depuis la mi-septembre 2007 pour le ramener à 2%. Elmeskov estime qu'on «peut s'attendre à une certaine modération de l'inflation (...) si les prix des matières premières demeurent à leurs niveaux récents, en repli dans le cas du pétrole». Il note toutefois que «l'inflation sous-jacente augmente régulièrement dans la zone euro depuis un certain temps, ce qui indique qu'il faut réduire les tensions sur les capacités». «En conséquence, pour le moment, il ne paraît guère utile de changer les orientations actuelles de la politique économique», écrit-il. Les nouvelles projections de croissance de l'Eurosystème seront publiées jeudi, date de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. La BCE a été critiquée par plusieurs dirigeants européens et représentants des milieux d'affaires qui lui reprochent de privilégier la lutte contre l'inflation au détriment de la croissance.