Agées entre 20 et 45 ans, des femmes tangéroises passionnées du tissage ont décidé d'en faire leur métier. Elles viennent de se regrouper en créant la coopérative du tissage Aroussat Achamal. Le tissage n'est plus seulement un passe- temps pour les femmes, il est désormais une source de revenus pour certaines d'entre elles. Quelques femmes tisserandes ont décidé, dernièrement, de s'organiser en une coopérative. C'est ainsi qu'est née Aroussat Achamal qui est la première coopérative féminine du tissage à Tanger. Les membres de cette coopérative ont appris le tissage dans l'atelier de l'association Darna sous la direction de Mme Chatt. Bien que Aroussat Achamal n'existe que depuis trois mois, celle- ci a exposé sa production à Casablanca et deux fois dans la ville du détroit à l'occasion de la Journée internationale de la femme et au Festival national des enfants à besoins spécifiques, qui s'est tenu du 28 au 30 mars 2008 à Tanger. Leur exposition permanente qui a lieu à la maison communautaire des femmes attire un nombre important de touristes et amoureux des produits du tissage. «Nous avons réussi grâce à la qualité et la créativité des membres de cette coopérative à fidéliser nos clients au Maroc et avoir de plus en plus une demande pour nos produits particulièrement des châles de la part des clients à l'étranger», confie fièrement Khadija Khanfri, une autre membre de cette coopérative et mère de famille. Les membres de cette coopérative se considèrent comme des artistes. Puisqu'elles cherchent à être plus créatives et avoir une grande connaissance dans l'utilisation des couleurs pour la réalisation de leurs œuvres. «De même, le fait que nous soyons femmes nous aide à mieux connaître le goût de nos clients en ce qui concerne les articles de décoration de l'intérieur de la maison», souligne Mme Chatt. Cette nouvelle coopérative féminine compte en son sein l'une des plus anciennes femmes tisserandes de la ville, à savoir Mme Chatt. Elle a hérité ce métier de sa mère. «Je me suis adonnée au tissage très jeune à l'âge de dix ans. Nous habitions à l'époque dans la commune rurale de Khmiss Anjra, mes quatre sœurs et moi devions aider ma mère à réaliser les commandes de sa clientèle. Nous produisons surtout du tissu des djellabas pour homme. Peu de temps après, nous avons quitté Khmiss Anjra pour habiter la ville de Tanger. Et c'est à ce moment là que nous avons commencé à diversifier notre production pour satisfaire une clientèle beaucoup plus exigeante. Plus tard j'étais chargée par la présidente de l'association Darna d'enseigner le tissage aux femmes dans la maison communautaire des femmes», se souvient Mme Chatt. Et d'ajouter qu' «encouragées par les responsables de Darna, nous venons – quelques femmes tisserandes qui ont appris ce métier au sein de l'association et moi- de créer la coopérative Aroussat Achamal dont la présidence est assurée par Naïma Laghmich». Les membres de cette coopérative sont très optimistes pour l'avenir de ce métier. Elles sont fières d'être spécialistes dans différents types de production du tissage et de contribuer à la promotion de ce secteur d'artisanat. «En plus des habits traditionnels, nous produisons de nouveaux articles qui connaissent une forte demande tels que des châles, des sacs … », assure la plus jeune des membres et spécialiste dans la production des châles au sein de cette coopérative, Noura Ftouhi. Depuis le lancement de leur projet coopératif, ces femmes tisserandes continuent d'exercer leur métier dans les locaux de la maison communautaire des femmes de Darna. «Jusqu'à maintenant, nous n'avons reçu le soutien que de l'association Darna qui nous fournit du matériel de tissage et nous approvisionne en matières premières. Nous cherchons d'autres aides et appui pour créer notre propre local et agrandir par conséquent notre projet», révèle Mme Laghmich.