Pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, il n'y a pas de raisons à une éventuelle augmentation de la production. En ce sens que la raison de la flambée de l'or noir est surtout due à la dépréciation du dollar. Le marché pétrolier est suffisamment approvisionné et il n'existe aucune pression en faveur d'une augmentation de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a déclaré samedi le secrétaire général de l'Opep, Abdullah al Badri, lors d'une visite en Iran. «L'approvisionnement du marché en pétrole est suffisant et les prix élevés du pétrole ne sont pas dus à une pénurie de brut mais à une dépréciation du dollar, à une pénurie de capacités de raffinage et à certaines tensions politiques dans le monde», a dit Badri cité par l'agence iranienne Irna. Cette opinion s'inscrit dans la ligne de celles exprimées par les autorités de Téhéran, deuxième exportateur de l'Opep, qui compte 13 membres. «L'Opep n'est soumis à aucune pression (...) en faveur d'une augmentation de la production de brut», a insisté Badri. Il a aussi souligné qu'il n'était pas question d'organiser une réunion extraordinaire de l'Opep avant la prochaine réunion prévue en septembre. Le groupe s'est réuni pour la dernière fois début mars. Les cours du pétrole ont progressé de plus de deux pour cent vendredi, poussés par un nouvel accès de faiblesse du dollar, pénalisé par une nouvelle détérioration du marché du travail aux Etats-Unis. Le brut léger américain a gagné 2,40 dollars le baril, à 106,23 dollars, et le Brent de la mer du Nord a pris 2,38 dollars, à 104,90 dollars. Mais ces gains restent tempérés par les craintes de dégradation de l'activité économique aux Etats-Unis, qui risquerait d'entraîner un tassement de la demande de pétrole, de sorte que le brut n'a pas retrouvé son cours record du mois dernier qui avait atteint 110,80 dollars. Prié de dire si les membres de l'Opep pourraient renoncer au dollar pour fixer le cours du pétrole, Badri a répondu que «chaque pays peut décider de percevoir ses revenus pétroliers dans des devises autres que le dollar, si c'est son intérêt», mais il a laissé entendre qu'un tel changement pour l'ensemble de l'Opep prendrait du temps, rapporte la radio-télévision iranienne. L'Iran, soutenu par le Venezuela, a fait campagne au sein de l'Opep pour que le groupe adopte un panier de monnaies grâce auquel seraient libellés les cours du pétrole. • Hossein Jaseb et Zahra Hosseiniana (Reuters)