La rationalisation de l'usage de l'eau en agriculture et l'encouragement des cultures qui exigent moins de consommation en eau deviennent une priorité pour le bassin hydraulique d'Oum Er Rbii. Dans le dessein d'élaborer une stratégie d'économie de l'eau en irrigation, une journée de réflexion a été organisée par des experts nationaux et internationaux sur les ressources en eau dans le bassin hydraulique d'Oum Er Rbii, vendredi dernier à Afourer, dans la province d'Azilal. En raison de la diminution des précipitations, de la dominance de l'irrigation gravitaire qui représente 93% de la superficie équipée, de la surexploitation des ressources en eau souterraines et autres raisons , une telle stratégie est nécessaire dans la mesure où elle fera face à la rareté de l'eau en irrigation et apportera des solutions aux problèmes qu'affronte le bassin comme le sous-équipement en techniques modernes, le morcellement des terres agricoles. Vu son abondance relative en ressources hydriques et son importance stratégique, le bassin hydraulique d'Oum Er Rbii a bénéficié d'importants investissements en infrastructures hydrauliques. Cependant, la région affronte des défis considérables en matière de gestion de l'eau en rapport avec la durabilité environnementale et la disponibilité de l'eau en termes de quantité et de qualité. En vue d'atténuer les effets de plus en plus importants du stress hydrique, plusieurs actions ont été organisées et rendues effectives par l'Etat, tels que les mesures de régulation des écoulements, le développement d'un réseau étendu d'irrigation, les transferts interbassins vers de grandes villes et l'engagement dans un débat national sur les questions relatives à l'eau. Par ailleurs, il y a des questions techniques et de gestion qui ont besoin d'être redressées comme la détérioration de la qualité de l'eau, les pertes dans son utilisation. Ainsi, et pour remédier à ces problèmes, les participants à cette rencontre ont opté pour la rationalisation de l'usage de l'eau en agriculture et l'encouragement des cultures qui exigent moins de consommation en eau. Pour eux, l'économie de l'eau, la sensibilisation des agriculteurs à l'utilité et à l'efficacité des systèmes modernes dans le domaine de l'irrigation, leur permettront une durable et meilleure production. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du projet international, baptisé « Instruments institutionnels et économiques pour une gouvernance de l'eau dans le bassin méditerranéen », dans un cadre de développement global (INECO), financé par la Commission européenne. Ce projet vise à introduire une approche interdisciplinaire de la gestion durable de l'eau dans la région de la Méditerranée en s'appuyant sur l'intégration de 3 aspects principaux : l'environnement, l'économie et la société. Le programme s'inscrit dans le cadre de la consolidation de la coopération entre l'Union européenne (UE) et les pays méditerranéens, notamment dans le domaine de la gestion des ressources hydrauliques. Notons que le projet INECO, démarré en juillet 2006 et qui se poursuivra jusqu'en 2009, regroupe un grand nombre de pays méditerranéens comme la Tunisie, l'Egypte, la Syrie , le Maroc, l'Espagne, en plus d'organisations publiques, privées et internationales. Au Maroc, le choix a été porté sur la gestion de la rareté de l'eau dans le bassin d'Oum Er Rbii. Après l'ouverture des travaux le directeur de l'Agence, Abdelaziz Zerouali, a donné un aperçu sur l'état actuel des ressources dans le bassin.