Plusieurs mesures visant à lutter contre l'exploitation illicite du sable viennent d'être prises par la commission ministérielle en charge de ce dossier. Un plan d'action sera présenté dans 15 jours pour mettre en œuvre les différentes décisions arrêtées. Des brigades de contrôle, régionales ou provinciales seront instituées pour lutter contre l'extraction des sables de sites non autorisés. C'est ce qui a été décidé lors d'une réunion de la commission interministérielle chargée de l'examen de la problématique de l'exploitation illicite du sable, tenue le lundi 10 mars à Rabat. Ces brigades composées de l'Autorité locale, des services de sécurité, des Eaux et Forêts, de l'Equipement et du Transport et de l'Environnement seront placées sous la coordination des Commissions régionales de suivi des carrières et seront dotées d'un mode de fonctionnement, de zones de compétences et d'attributions bien définies. Cette réunion fait suite à celle qui avait été tenue le 11 décembre dernier pour le lancement d'une réflexion globale sur la problématique d'exploitation des ressources et les enjeux de leur préservation.Cette première réunion avait ainsi conduit à la mise en place de deux commissions. La première commission, animée par le ministère de Karim Ghellab, s'est vu confier l'analyse de l'offre et de la demande en sable. La deuxième commission, animée par le secrétariat d'Etat à l'Eau et à l'Environnement a été chargée des aspects juridiques et de contrôle. A l'issue de cette réunion, plusieurs mesures ont été prises afin de lutter contre cette pratique illégale. Outre l'institution de brigades de contrôle, la commission ministérielle a décidé de mettre en place un dispositif assurant la traçabilité de l'origine du sable dans les constructions et les chantiers réalisés pour le compte de l'Etat, les collectivités locales, les établissement publics ainsi que les entreprises concessionnaires de gestion des services publics. Parmi les autres initiatives figure aussi la mise en œuvre de solutions alternatives à savoir le sable de dragage et de concassage.Pour cela, il sera procédé à l'identification des sites éligibles et au lancement d'appels d'offres pour l'octroi de concessions d'exploitation et de commercialisation du sable de dragage, avant mi-2008. S'agissant du sable de concassage, une étude d'identification des sites potentiels de production sera lancée pour permettre à travers des appels d'offres l'octroi de concessions d'exploitation et de commercialisation. Un comité mixte chargé du suivi et de l'évaluation de la mise en œuvre des décisions arrêtées a été mis en place. Ce dernier présentera dans un délai de 15 jours, un plan d'action de mise en œuvre des différentes recommandations qui ont été formulées et rendra compte régulièrement à la commission ministérielle de l'état d'avancement des différentes actions entreprises. Selon le ministère de l'Equipement et du transport, près de 15 millions de m3 ont été consommés en 2005 et il est prévu une consommation de 20 millions de m3 en 2010 et 26 millions de m3 en 2015. Au Maroc, les principales sources de sable pour la construction restent les plages et les dunes bordières. Les plages de Tamaris dans la région de Casablanca, Houara et Ghandori à Tanger, et les dunes bordières des régions de Chlihet et de Lemnassra à Kenitra, de Oualidia dans la région de Safi et de Sidi bou Kssibat à Larache ont été fortement impactées.