Le tribunal de première instance de Ksar El-Kébir a condamné, lundi soir, à dix mois de prison ferme le principal accusé dans l'affaire du prétendu «mariage homosexuel», l'acquittant toutefois de l'accusation pour «atteinte aux mœurs en public». Le principal accusé dans l'affaire du prétendu «mariage gay» a été acquitté de l'accusation pour «atteinte aux mœurs en public», à l'origine des émeutes qui ont éclaté au lendemain de la soirée privée de Ksar El-Kébir. L'accusé qui répond au nom de Fouad. F a toutefois été reconnu coupable des délits de «perversion sexuelle» et «commerce illégal d'alcool». Il a écopé d'une peine de 10 mois de prison ferme assortie d'une amende de 1000 dirhams. En ce qui concerne le reste des accusés, les peines prononcées ont varié de 4 à 6 mois de prison ferme. Abdellatif M., Lahbib D., et Mohamed Gh ont été condamnés à 6 mois d'emprisonnement pour «perversion sexuelle» assortis d'une amende de 1000 dirhams. Pour le même délit, Mohamed.H et Mohamed. L ont écopé de 4 mois de prison en raison de circonstances atténuantes. Ce verdict intervient après deux reports du procès, et sur fond d'une véhémente campagne médiatique. En réaction à ce verdict, la défense des prévenus a soulevé des «vices de forme, l'absence de flagrant délit, la validité des aveux faits au cours de l'instruction et l'effet de la surmédiatisation de cette affaire». Me Mohamed Sebbar, membre du Barreau de Rabat, a déploré «la tension suscitée autour de cette affaire surmédiatisée», dans une déclaration faite à la presse, à l'issue du procès. Tout a commencé le 18 novembre dernier, lors d'une fête privée organisée par le dénommé Fouad. F, un vendeur d'alcool, à Ksar El-Kébir. Une fuite des photos du soi-disant «mariage homosexuel» mettra le feu aux poudres, d'autant plus que les clichés seront diffusés sur le Net provoquant un effet boule de neige sur certains supports médiatiques, au risque et péril des suspects. Des actes violents se sont produits dans la ville de Ksar El-Kébir, à la faveur d'une campagne aux relents islamistes indéniables. C'est ainsi que le principal accusé a été attaqué chez lui, avant même que la justice se saisisse de l'affaire. D'autres, qui ont été condamnés sans appel, payeront les pots cassés d'une campagne téléguidée. Un bijoutier de la place se voit attribuer l'accusation d'avoir participé au financement du mariage dit «homosexuel», ce qui équivaut à une véritable «incitation au meurtre». Son magasin sera saccagé par une foule hystérique. Les suspects n'ont finalement dû leur salut qu'à l'intervention des services de sécurité, qui les ont traduits devant la justice.