Témoignage. Mohamed Ahmed Bahi a été arrêté aux camps de Lahmada où il effectuait un reportage sur les conditions de vie des séquestrés de Tindouf. «Les camps du Polisario à Tindouf se composent de quatre campements pour les habitants et 15 centres de détention, en plus de prisons secrètes où sont détenus les militaires marocains. Errachid est le bagne le plus connu d'entre tous. Il est célèbre pour les pratiques de torture que pratiquent les geôliers du Polisario. D'ailleurs, plus de 250 prisonniers sahraouis ont succombé dans ce véritable mouroir. Plusieurs dizaines d'autres prisonniers ont, par ailleurs, gardé des séquelles tels des handicaps chroniques de leur macabre séjour. Les femmes ne sont pas pour autant épargnées. Il existe, en effet, à l'Est du camp appelé «Smara», un centre de détention exclusivement pour les femmes. La prison de Adhim Arrih, quant à elle, est réservée aux adolescents et aux jeunes qui refusent l'embrigadement au sein des milices du Polisario. La dernière prison qui a été érigée est celle de Addahbia à la frontière Algéro-mauritaniènne. J'ai vécu personnellement dix ans à la prison Errachid qu'on peut assimiler à un cimetière où les prisonniers sont obligés de creuser leurs propres tombes. Si moi j'ai pu en échapper, ce n'est pas le cas d'Ahmed Salek Tber qui a passé huit ans à Errachid et a sombré dans la folie.