A l'approche de la Journée mondiale du sida , qui sera célébrée le samedi 1er décembre, l'Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida a organisé, lundi à Casablanca, une rencontre. A l'occasion, elle a souligné la croissance des maladies sexuellement transmissibles. La Journée mondiale du sida célébrée chaque année le 1er décembre est l'occasion pour les personnes du monde entier de s'unir dans le cadre d'un effort commun pour lutter contre ce fléau. C'est dans ce cadre que l'Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a organisé le lundi 26 novembre une conférence de presse dans le but de faire le point sur l'évolution de l'endémie, d'exposer son bilan et de présenter son plan d'action. Au Maroc, le nombre de cas séropositifs s'élève à 20 000, un chiffre préoccupant. Cela dit, «le sida au Maroc demeure pour l'instant maîtrisé», affirme Dr Nadia Bezzad, présidente déléguée de l'OPALS avant d'ajouter «le plan national mis en place est très performant. C'est ce que révèle le nombre de cas dépistés et qui est en nette augmentation chaque année. De même, doit-on se réjouir de la réactivité du plan national qui permet aujourd'hui de traiter l'ensemble des cas dépistés». Cette rencontre a été l'occasion de mettre l'accent sur la situation alarmante des infections sexuellement transmissibles (I.S.T) au Maroc. Lors du premier colloque national sur les IST qui avait eu lieu le 19 mars 2007 à Rabat, les experts nationaux ont estimé que les IST touchent chaque année 600 000 nouveaux cas. Les IST constituent de nos jours un problème majeur de santé publique au Maroc. La tranche d'âge la plus touchée se situe entre 20 et 40 ans (65% des cas). Il a été constaté que les régions qui enregistrent la plus forte incidence des IST sont celles qui notifient le plus grand nombre de cas de sida notamment: Marrakech-Tensift-Al Haouz (13%), Rabat-Salé- Zemmour-Zaers (12%), Meknès-Tafilalet(9%), Souss-Massa-Drâa (8%) et le Grand Casablanca (8%). Vu le rapport étroit entre l'IST et le sida, il avait été recommandé lors de ce colloque d'intégrer la lutte contre les IST parmi la stratégie de lutte contre le Sida. Autrement dit, la lutte contre le Sida passe inévitablement par la lutte contre les IST. «Toute victoire sur les IST est systématiquement un assoiffement du sida et tout effort sur les IST est un effort vers le recrutement des séropositifs pour leur prise en charge et leur traitement», déclare Dr Bezzad. Ainsi, cette interaction entre les IST et le Sida s'explique par le fait que les IST sont un facteur de risque de transmission du VIH. Les IST ulcératives et non ulcératives facilitent la transmission du VIH 2 à 5 fois. Par ailleurs, il faut savoir que le traitement d'une IST ne coûte que 50 dirhams. Avec cette petite somme, il est possible d'éviter de graves complications tels que l'inflammation pelvienne, l'infertilité féminine et masculine, le rétrécissement de l'urètre, l'ophtalmie du nouveau-né, la syphilis nerveuse. Conscient de la gravité, le ministère de la Santé a développé un nouveau plan stratégique de lutte contre les IST pour la période 2007-2011 avec pour objectifs de renforcer les activités de prévention de qualité pour répondre aux besoins des populations vulnérables, d'accroître le dépistage du VIH. Il s'agit également d'assurer des soins de qualité pour les personnes atteintes par le VIH et de renforcer le leadership pour assurer une gestion et une coordination efficace de la réponse multisectorielle au VIH/Sida.