Lors d'une séance de la Chambre des conseillers consacrée aux questions orales, le ministre des Finances s'est dit prêt à annoncer la liste complète des hauts cadres du secteur public. Lors d'une séance consacrée aux questions orales, le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, a annoncé mardi que le gouvernement prépare une loi générale sur les salaires et qu'il poursuivra l'effort de réajustement des normes régissant le rendement et le service public, l'objectif étant de rationaliser les dépenses. M. Oualaou qui répondait à une question orale à la Chambre des conseillers sur les plafonds des salaires de hauts fonctionnaires de certains établissements publics, a ajouté que ces salaires sont fixés par les Conseils d'administration de ces établissements, précisant que le ministère des Finances intervient le plus souvent pour « les réduire autant que possible ». Car, s'est-il expliqué, les salaires sont soumis à des critères dont « l'importance de l'établissement, le secteur où il intervient et la situation administrative antérieure des responsables nommés ». Le ministre a rappelé la suppression, depuis déjà cinq ans, de certains avantages dont bénéficiaient les responsables des établissements publics, entre autres les frais de l'eau, d'électricité et de téléphone ainsi que les indemnités versées, aux cadres supérieurs, pour leur présence aux Conseils d'administration. M. Oualalou a indiqué que la question des salaires est appréhendée selon "une approche globale", rappelant que, depuis quatre ans, "à chaque changement à la tête d'un établissement public, nous saisissons l'occasion pour réduire le salaire du responsable nouvellement nommé en comparaison avec celui de son prédécesseur". Hormis les grandes entreprises de l'Etat, soit moins de 400 sociétés, le salaire net moyen des responsables atteint quelque 30.000 DH, soit un peu plus de ce que perçoivent les directeurs à l'administration centrale, a affirmé le ministre, notant que le salaire de leurs homologues dans le privé s'élève à 110.000 DH. Ces différences de salaires privé-public ont leur raison d'être dans l'éthique du service public, qui sous-tend « la mission des fonctionnaires, voués à servir la Nation, l'Etat et la communauté", a-t-il notamment remarqué. Mais, d'un autre côté, poursuit-il, ils se justifient dans le secteur privé par le risque auquel font face les hauts cadres. D'un autre côté, M. Oualalou a estimé que ce dossier constituait dans le passé un sujet tabou, et que les salaires ne font plus partie des affaires entourées de secrets. Et d'ajouter en guise de conclusions qu'il est prêt à présenter une liste détaillée sur les salaires de tous les cadres supérieurs de l'Etat. Ceci dit, alors que la discussion dans la Chambre des conseillers, est portée essentiellement sur le dossier de la CNSS et certains problèmes d'ordre socio-économique, la Commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme de la Chambre des représentants poursuit l'examen du projet du Code de la famille.