L'ancien quartier Dar Dbagh à Tanger a vibré, vendredi 2 novembre, au rythme de la musique traditionnelle arabo-andalouse. Cette soirée a été animée par des musiciens représentant les trois religions. Dans le cadre de son soutien à l'Expo 2012, l'Association confluences musicales à Tanger a organisé, vendredi dernier, une soirée musicales sous le thème «L'unicité dans la diversité, hamonie des cultures». Animé par des musiciens de trois confessions monothéistes : musulmane, chrétienne et juive, ce concert a connu la présence d'un grand nombre de mélomanes de la musique arabo-andalouse. L'objectif est «de réunir les trois confessions ainsi que les trois cultures, qui ont coexisté ensemble historiquement en Andalousie et au Maroc et continué pendant longtemps à cohabiter dans la ville cosmopolite de Tanger. Les groupes musicaux participant à cette soirée démontrent cet esprit de tolérance à travers la musique et le chant», a expliqué le président de l'Association confluences musicales à Tanger, Omar Metioui. Les trois groupes musicaux, à savoir Trio Pepe Vela, Marcel Botbol et l'ensemble Omar Metioui ont choisi la ville du détroit pour se produire en un groupe homogène. «Ces musiciens appartenant aux trois confessions symbolisent l'esprit de tolérance et de convivialité qui a régné à Tanger», selon les organisateurs. Ce qui a été une occasion pour des mélomanes tangérois de savourer quelques beaux morceaux tirés des répertoires de la glorieuse civilisation arabo-andalouse. Il s'agit notamment des noubas, des chansons séfarades, des palos du flamenco ainsi que l'art mudéjar. Les trois chanteuses Maria Del Carmen Ponce, Begoña Oavide et Esperanza Romero ont marqué cette soirée par leur interprétation de ces répertoires. Elles ont réussi en compagnie des autres musiciens à fasciner le public. Et comme à son habitude, la musicienne et la chanteuse de l'ensemble Omar Metioui, Begoña, s'est imposée en grande musicienne par son interprétation du psaltérion (canon). Le grand musicien, Marcel Botbol, et son groupe figuraient parmi l'ensemble des musiciens ayant animé cette soirée. Le fils de la grande icône de la musique arabo- andalouse, Jacob Botbol, a donné une grande valeur à cette soirée. L'association pour la préservation du patrimoine musical andalou-maghrébin a été créée en 2004. Son objectif est de revivifier cette musique par des actions concrètes dans les domaines suivants : l'enseignement, la muséologie, la lutherie et la représentation musicale. Plusieurs activités ont été organisées par l'ensemble musical Omar Metioui. Ils interprètent des chansons de la tradition orale préservée par les maîtres de différentes écoles issues des villes ancestrales du Maroc tels que Tanger, Tétouan, Fès, Meknès, Rabat et Salé. Les textes sont de poètes andalous de l'époque médiévale comme Al Shushtarî, Ibn Arabî et Ibn Sahl qui ont été préservés malgré les différentes migrations des populations à l'époque des Almoravides, les Almohades et des Chrétiens. «Nous visons l'extension du siège de notre association dont les locaux sont situés dans une forteresse portugaise qui date du 17ème siècle. Nous souhaitons également la création d'un musée des musiques traditionnelles à Tanger», a précisé M. Metioui.