Mohamed Benayade, directeur de l'Académie régionale de l'Education et de la Formation (AREF) de l'Oriental, affirme que le fonds de soutien aux établissements scolaires est en mesure de répondre aux besoins prioritaires s'il est géré de manière rationnelle. ALM : La rentrée de cette année est caractérisée par le renforcement du partenariat entre le ministère de l'Education nationale et les associations des parents d'élèves. Peut-on parler de réalisations palpables ? Mohammed Benayade : Cette action commune est une idée qui a émergé au niveau de l'Académie de l'Oriental suite à des constatations faites à travers des visites de terrain. Les propositions que nous avons reçues de la part des ONG et des associations des parents d'élèves nous réconfortent. Ces associations tenaient en fait à être impliquées dans nos projets. Cela nous a poussés à institutionnaliser cette collaboration tout en veillant à ce que les projets soient accomplis à temps. Il fallait aussi limiter la part de notre contribution à ce fonds de soutien aux établissements scolaires à hauteur de 25%. Les résultats réalisés sont encourageants car en plus des 550 000 DH débloqués par l'Académie et les délégations, nous avons pu réaliser des projets dont le coût avoisine les 3,5 millions de DH grâce à la contribution de ces associations. Ces réalisations ont touché l'ensemble des axes prioritaires préconisés par nos services, à savoir la mise à niveau de certains établissements, l'amélioration des conditions de travail des élèves et des enseignants ainsi que la prise en charge de certaines prérogatives de gestion. «La famille et l'école, ensemble pour l'affermissement du comportement civique» est le slogan de cette année. Vise-t-on à impliquer davantage la famille ? Cette devise est en harmonie avec le rôle prioritaire de l'école qui est d'éduquer les enfants au comportement civique et à l'attachement à tout ce qui est représentatif de la patrie. L'éducation à ces idéaux est assumée dans un premier temps par la famille. Elle est peaufinée à l'école et s'applique dans la société. Pour cette rentrée, on a retenu deux valeurs majeures : l'interaction école/ famille qui sont deux composantes éducatives essentielles et le comportement civique en tant que thème de fond. Ceci n'est pas nouveau comme pratique car l'école a déjà entrepris des actions dans le cadre des clubs scolaires qui sensibilisent les enfants à l'importance de la culture sur les droits de l'Homme, l'environnement, le civisme, la solidarité et les différents aspects socio-éducatifs. Il fallait donc commencer par une sensibilisation aux biens communs, ensuite surveiller et orienter le comportement des enfants au niveau des établissements et dans la société.
Puisque vous évoquez cette corrélation l'école et son environnement, comment comptez vous assurer aux écoliers une réelle protection ? La protection des écoliers est l'une de nos priorités. Certes, il y a un déficit en besoins de surveillance, de gardiennage et de nettoyage. Dans la conjoncture actuelle, il est difficile de recruter du personnel qualifié pour ces tâches. Le ministère a opté pour l'externalisation de certains services à des sociétés privées. C'est une action qui couvre la majorité des collèges et lycées dans une proportion de 85%. Il ne faut pas oublier que les fonctionnaires de l'Education nationale doivent aussi assumer leurs responsabilités. Ces derniers seront redéployés pour une meilleure gestion de nos ressources et seront affectés dans les établissements qui n'ont pas bénéficié de cette externalisation. Il ne faut pas oublier le rôle primordial qu'assument les services de l'ordre public et qui commence à donner de bons résultats.