Le festival «Slam & klam», organisé par la fondation Esprit de Fès, a fait vibrer les mélomanes aux rythmes des Issawa. Après 3 jours de rythmes et de compilations rap et melhoun, le rideau est tombé samedi dernier sur le festival «Slam & klam» à Fès, organisé par la fondation Esprit de Fès au parc de Lalla Amina. Pour cette première édition, le festival a invité des artistes de différentes nationalités (13 groupes et chanteurs) et surtout issus de milieux artistiques divers. H-kayen, Fès City Clan, Chabka, Halemkan, The Last Poets et Said El Meftahi se sont partagé harmonieusement l'affiche avec Zayan Freeman, Kacem Basfao, ou Stephan le Courant. En faisant appel à ces nouvelles formations, «on a voulu attirer l'attention des jeunes sur le patrimoine poétique marocain, en l'occurrence le melhoune», a souligné Ali Diouri, directeur de production du festival. Le programme du festival, riche et diversifié, s'est décliné en concerts, tables rondes, séances de slam, ateliers de création de musique narrative, projections vidéo ainsi qu'en séances d'enregistrement et de lecture des meilleurs textes sélectionnés. Par ailleurs, des « klam cafés » ont été organisés dans tout le réseau des cafés maures de la ville. Et comme le veut la tradition, tout poème lu a été gratifié d'un vert de thé. Dans la soirée de clôture, les mélomanes ont pu se réjouir de la fusion entre le melhoun et le rap. Déjà en mai dernier, la troupe du malhoun de Hassan Meftahi et le groupe rap marocain H-Kayne tentaient une première expérience de fusion entre rap et malhoun, par l'adaptation de la Ksidat « Naker Lehssane ». Durant leur prestation, les membres du groupe H-kayne, marque de fabrique du hip hop marocain, ont donné l'image d'une jeunesse qui exprime certes la révolte et l'incompréhension mais aussi la soif de créer, de vivre sa jeunesse et de s'ouvrir sur d'autres univers. Tout au long du festival, les rimes s'entremêlaient presque en osmose avec les vers des poèmes et des ksidats. Le public était au rendez-vous. Le parc Lalla Amina a d'ailleurs eu du mal à contenir la foule de spectateurs. Les salons de la Fondation Esprit de Fès ainsi que les cafés maures de la ville ont également accueilli un grand public avide de nouveautés. Après le festival des musiques sacrées, celui de jazz in Riads, et de Melhoun, le festival Slam & klam s'avère une nouvelle plate-forme pour faire connaître les nouveaux talents. Une occasion aussi pour les ténors des différents genres musicaux, chanteurs, paroliers, auteurs- compositeurs d'échanger leurs connaissances et de faire évoluer la recherche dans ce domaine.