Les attentats suicides, perpétrés ces derniers jours à Batna et Dellys, ont conduit des dizaines de milliers d'Algériens à sortir dans les rues pour dénoncer ces actes terroristes. Des dizaines de milliers d'Algériens se sont rassemblés dimanche dans le centre d'Alger pour dénoncer les deux attentats qui ont causé la mort de près de 60 personnes. Des rassemblements, meetings et marches ont été organisés à travers tout le pays, témoignant ainsi l'attachement des citoyens algériens à la politique de réconciliation nationale initiée par le président Abdelaziz Bouteflika. «Non au terrorisme», «Non à la violence. Oui à la paix et à la stabilité du pays», «Unis, nous vaincrons le terrorisme», «Oui à la réconciliation nationale» : tels sont les slogans qui ont été repris par les manifestants parmi lesquels bon nombre de représentants de la société civile, de partis politiques et de syndicalistes étaient au rendez-vous. Dans la capitale algérienne, le rassemblement s'est déroulé dans une salle omnisports du centre ville réunissant près de 20.000 personnes. A ce meeting, a été présent le Premier ministre et chef du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Les intervenants ont appelé le peuple algérien à s'unir contre la «destruction» de l'Algérie et à œuvrer en vue de lutter contre le terrorisme. A cette occasion, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) , Abdelamdjid Sidi Saïd a déclaré «le peuple algérien a vaincu psychologiquement ce fléau et qu'il n'est plus question pour nous de revenir aux années 90» avant d'ajouter que «les terroristes n'ont pas de place dans la société algérienne et qu'ils doivent disparaître». Ces rassemblements font suite aux attentats qui ont été perpétrés ces derniers jours à Batna et Dellys. L'attentat de Batna qui a eu lieu le jeudi dernier, qui avait fait 22 morts et plus de 100 blessés, visait le cortège du président algérien en visite dans cette ville. Le deuxième attentat qui avait eu lieu samedi à Dellys , contre une caserne avait provoqué la mort de 30 personnes et 47 blessés , selon le bilan du ministère de l'intérieur. Suite à cet attentat, SM le Roi Mohammed VI a adressé samedi un message de solidarité et de condoléances à M. Bouteflika. Dans ce message, le Souverain a «vivement condamné» cette agression terroriste, et exprimé sa «solidarité illimitée» avec l'Algérie, ainsi que Son «soutien total» à la détermination de sa direction pour venir à bout des bandes terroristes. Ces attentats suicides ont été revendiqués par l'Organisation Al Qaïda au Maghreb. La chaîne de télévision qatari Al-Jazira a affirmé, dans la nuit de samedi à dimanche, que la branche d'Al-Qaida au Maghreb ( ex-GSPC algérien) a revendiqué dans un document diffusé sur internet, cet attentat ainsi que celui perpétré à Batna. Selon des experts algériens de l'antiterrorisme, ce groupe affilié à la nébuleuse d'oussama ben Laden aurait constitué une brigade de kamikazes parmi les jeunes recrues du maquis , dont le fils d'Ali Belhadj, ancien numéro deux du Front islamique du salut ( FIS, dissous), Abdel Qahar Belhadj, âgé de 20 ans. Un communiqué d'Al-Qaïda au Maghreb, cité lundi par le quotidien algérien Al-Watan , a révélé que le kamikaze de l'attentat du samedi était un collégien de 15 ans. Ce jeune garçon du nom de Nabil Belkacemi s'était donné pour nom de guerre Abou Moussaab al-Zarqaoui, nom d'un dirigeant du réseau de nationalité jordanienne tué par l'amée américaine en Irak. Le kamikaze était originaire d'un quartier de la banlieue d'Alger, Bachdjarah , qui depuis le début des années 30 était théâtre d'affrontements entre les forces de sécurité et les groupes islamistes armés.