SM le Roi Mohammed VI a adressé, lundi 20 août, un discours à la Nation à l'occasion du 54ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple qui a été axé sur les élections du 7 septembre prochain. Le champ partisan national et l'exercice de la politique au Maroc ont atteint, aujourd'hui, un niveau avancé de maturité qui permet au Maroc d'aspirer à une normalisation de la pratique démocratique. C'est ce qui ressort du discours royal à l'occasion de la commémoration du 54ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple. «La pratique politique se trouve désormais à un stade avancé de maturité qui, où la confiance des électeurs devient l'enjeu d'une compétition entre une majorité défendant le bilan de son action, et ses projets d'avenir et rendant des comptes à leur sujet, et, face à cette majorité, une opposition plurielle, tenant compte des acquis nationaux, et proposant ses propres programmes alternatifs », a indiqué SM le Roi. Aussi, consolider le principe de la régularité de l'organisation des consultations populaires et veiller à la transparence et à la moralisation de celle-ci sont des règles que tous les acteurs concernés sont tenus de respecter. Des règles dont le Souverain s'est engagé à être le premier garant. « L'adhésion totale et l'attachement sans faille à la régularité, à la moralisation des élections et à l'inviolabilité du scrutin, commencent par ton premier serviteur, le Roi, Amir Al Mouminine», a rappelé le Souverain. Mais, préserver les acquis démocratiques est une mission qui relève de la responsabilité de toutes les composantes de la société, certes, mais les partis politiques demeurent les premiers concernés par l'assainissement du climat politique. «Nous nous adressons, en particulier, aux partis politiques, que nous assurons de toute notre estime, pour les exhorter à respecter la libre volonté populaire. Nous les engageons à veiller à ce que le scrutin soit irréprochable, lavé de tout soupçon, à l'abri de tous les montages et combinaisons artificiels et des calculs étriqués, dont nous refusons qu'ils mettent en cause la crédibilité du paysage politique que nous appelons de nos vœux», a dit SM le Roi. Pour ce qui est du rôle des autorités administratives et de la Justice concernant le déroulement du scrutin, le Souverain a donné ses instructions au gouvernement et au Parquet en tant que chef de l'Etat et Commandeur des croyants à qui incombe le devoir de veiller à l'impartialité de la Justice à ce que la loi soit respectée durant tout le processus électoral. «Nous adressons à nouveau nos instructions à notre gouvernement pour que, tout au long des différentes étapes de l'opération électorale, il continue à observer une stricte neutralité et à faire valoir la primauté de la loi, par une forte dissuasion et une ferme répression de toutes les infractions», adit SM Mohammed VI avant d'ajouter : «Les Juges doivent se prononcer avec l'indépendance, la célérité, la probité, et la fermeté requises, en gardant à l'esprit que la Justice relève de la mission dévolue à Notre Majesté, Amir Al Mouminine, Garant de l'indépendance totale du pouvoir judiciaire, par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif». Mais, l'organisation des élections législatives, qui est un rendez-vous démocratique important, ne doit pas faire entrer le pays dans une sorte de léthargie, même si elle est de courte durée, car elle freinerait tout de même la marche d'un pays qui mène une course contre la montre pour rattraper le temps perdu. «Le fait de se préoccuper du prochain scrutin ne signifie nullement une soumission résignée aux effets éventuellement pervers de la conjoncture qu'elles génèrent, pas plus qu'elles n'induisent la nécessité de se cantonner dans une position d'expectative en attendant l'installation du prochain gouvernement», a insisté le Souverain. Le chef de l'Etat a rappelé, à cette occasion, les grands chantiers du Royaume qui nécessitent une mobilisation permanente. «Ni les questions cruciales qui préoccupent le pays, ni les grands chantiers et les réformes structurantes qui ont été engagés, ni encore l'indispensable préservation de la sécurité et de la stabilité, ne souffrent que l'on ralentisse ou arrête la dynamique lancée ou que l'on se confine dans un attentisme léthargique», a dit SM le Roi. Outre ces questions cruciales, les élections constituent une occasion pour faire face à d'autres défis qui menacent la pratique démocratique au Maroc. «Quiconque ne fait pas de la politique vertueuse fondée sur la citoyenneté engagée, sera manipulé par la politique vicieuse qui l'instrumentalisera par divers procédés mystificateurs, à des fins détestables : opportunisme ou nihilisme inacceptable, extrémisme, fanatisme ou terrorisme abject et condamnable», a alerté le Souverain avant d'ajouter : «Il est donc impératif de parer à toutes ces tendances pernicieuses, et de combattre tous les adversaires et les ennemis de la démocratie». Cette lutte est la responsabilité de tous : autorités, institutions, citoyens et collectivités, a précisé le Souverain.