Suite aux dernières mesures annoncées par le ministère des Finances sur la libéralisation des changes, la Banque centrale vient de développer et de fixer les modalités de placements à l'étranger pour les intermédiaires financiers. Les intermédiaires financiers devront, dorénavant, communiquer à la direction des Opérations monétaires et des changes (DOMC) de Bank Al-Maghrib (BAM), les états de reporting faisant état de la totalité de leurs placements et dépôts en devises, et ce, à fréquence mensuelle au plus tard le 10 du mois suivant l'arrêté comptable. Il s'agit de l'une des prérogatives portées par la dernière circulaire de la Banque centrale concernant les modalités d'application de la circulaire de l'Office des changes autorisant les intermédiaires agréés à effectuer des opérations de placement en devises à l'étranger. Concernant leurs dépôts et placements en devises à l'étranger, l'institution vient autoriser ces intermédiaires à effectuer, pour leur propre compte ou celui des entreprises d'assurance et de réassurance, des organismes de retraite et des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), des dépôts monétaires. De plus, BAM leur permet de d'acquérir des titres souverains, des titres des institutions financières multilatérales et des instruments financiers cotés ou négociés sur des marchés réglementés. À noter que les émissions permises ne concernent pas tous les pays. La circulaire éditée par la DOMC souligne que les seules émissions concernées sont celles qui concernent les pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), de l'Union européenne (UE) et de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). Il faut souligner que l'article, deuxième de la circulaire, en question prévoit que «la duration maximale des placements autorisés est de cinq ans». Par ailleurs, sans remettre en cause tous les pouvoirs donnés aux intermédiaires financiers, Bank Al-Maghrib leur garde la possibilité d'effectuer des dépôts auprès de ses services. À savoir que «le montant minimal ainsi que la maturité maximale correspondent respectivement à l'équivalent de 10 millions de dirhams et à une année», indique la même source. Prévention oblige. Le document en question souligne l'obligation, pour les intermédiaires agréés, de s'armer de procédures de contrôle, de suivi et d'évaluation des risques quant au volet du contrôle interne. A rappeler qu'en matière de libéralisation du marché des changes, et parmi les autres mesures adoptées, il a été question de supprimer l'autorisation, préalable, pour le placement par les compagnies d'assurance de 5% de leur actif à l'étranger. Cela, en fait, concerne les compagnies d'assurance saines financièrement et couvrant leurs engagements. Il s'agissait aussi de libéraliser les placements à l'étranger pour les OPCVM à hauteur de 10% de leur portefeuille.