Un avocat, un banquier, deux psychologues et un ex-ministre. Tout ce beau monde se presse à Hay Hassani pour décrocher l'un des trois sièges de cette circonscription. Si une circonscription comme Casa-Anfa se trouve sous les feux de la rampe, Hay Hassani est l'une des circonscriptions où la bataille sera plus rude lors du prochain scrutin. On y retrouve de célèbres et imposantes figures du champ politique national qui se pressent au portillon pour briguer l'un des trois sièges de cette circonscription qui a été séparée de Aïn Chock au titre des modifications apportées au découpage électoral. À la tête des prétendants, on retrouve le chef de file des islamistes du PJD, Saâd Eddine El Othmani qui, selon la version officielle des islamistes, y a été imposé sur décision du secrétariat général au grand dam des militants d'Agadir-Idaoutanane, la circonscription où il a été élu en septembre 2002. Pour apaiser la colère des siens, M. El Othmani a dû se déplacer au Souss, dernièrement, pour s'expliquer. Il affirme vouloir être près de Rabat pour pouvoir bien accomplir ses missions de secrétaire général du parti. Initialement, c'est Najib Ammor qui était pressenti pour diriger la liste du PJD à Hay Hassani. Face à Saâd Eddine El Othmani, on retrouve une pléiade de politiques de diverses formations. L'un des challengers n'est autre que Abdelouahed Souhaïl, ex-patron du CIH, conseiller communal et membre de la direction du PPS. L'USFP y va avec une liste dirigée par un de ses gros calibres : l'avocat Mohamed Karam connu pour le long chemin qu'il a parcouru au sein de la formation des socialistes. Mais aussi Abdellah Azmani, l'ex-ministre UC de la Culture et actuel secrétaire général de la toute nouvelle UMD (Union marocaine de la démocratie). L'ex-ministre espère ainsi faire un retour, en bonne et due forme, aux affaires politiques. L'UC (Union constitutionnelle) dont il a claqué la porte a opté, elle, pour un jeune candidat en la personne du journaliste Anouar Zine. Le FFD (Front des forces démocratiques) a opté pour la continuité en confiant la direction de sa liste dans cette circonscription au député Mostafa Boudraâ. Le parti de l'Istiqlal (PI) a donné son accréditation à l'homme d'affaires Bouchta Jamai. Ce dernier occupe d'ailleurs le poste de président du conseil d'arrondissement de Hay Hassani. A l'image également de quelques rares circonscriptions où concourent des femmes en dehors des listes nationales, Hay Hassani aura une candidate dans la course aux trois sièges. Il s'agit de Assia Akesbi qui a réussi à se faire imposer tête de la liste du PSU (Parti socialiste unifié). Assia Akesbi, ironie du hasard, est une psychologue de gauche qui aura, entre autres, face à elle un psychologue de droite, Saâd Eddine El Othmani. Elle fait partie des militants qui ont claqué la porte de l'USFP après le congrès de mars-avril 2001. Pour de nombreux observateurs, plusieurs partis politiques tablent sur les notabilités de la ville pour soutenir leurs candidats respectifs surtout qu'une bonne partie des prétendants se recrute dans la galaxie des hommes d'affaires. Le PJD, lui, outre l'aura et le poids qu'on prête à son secrétaire général, tablerait sur un électorat composé dans l'écrasante majorité de populations défavorisées aptes à qui il adressera un discours alternant belles promesses et de sévères critiques pour les partis rivaux. Le tout accompagné par une bonne dose de morale comme c'est de coutume pour le parti islamiste. A Hay Hassani, vendredi 7 septembre 2007, quelques jours avant le Ramadan, fera vraiment chaud.