Lors de sa rencontre en Egypte avec Hosni Moubarak, Mahmoud Abbas a réitéré mercredi son refus catégorique au dialogue avec le Hamas tant que la bande de Gaza n'aura pas été restituée. Le parti du président palestinien Mahmoud Abbas , le Fatah, a rejeté mercredi l'appel au dialogue du Premier ministre démis issu du Hamas, Ismail Haniyeh. Ce rejet s'explique par le fait que le Hamas contrôle toujours la bande de Gaza et ce depuis la mi-juin. M. Abbas a fait savoir qu'il n'y aura pas de reprise de dialogue avec le mouvement islamiste tant que ce territoire n'aura pas été restitué. «Pour mettre fin à la crise, le Hamas doit cesser son putsch dans la bande de Gaza et rendre ce territoire au président élu et légitime, Mahmoud Abbas», a affirmé, le chef du bloc parlementaire du Fatah, Azzam Al-Ahmad. Et d'ajouter «Après, nous pourrons nous asseoir et entamer un dialogue national». Cette position n'est pas nouvelle. A maintes reprises, M. Abbas a exprimé son refus de discuter avec le Hamas, jugé comme une menace à la création d'un Etat palestinien indépendant. A l'issue de son entretien avec le président égyptien , M. Abbas a affirmé lors d'une conférence de presse «Ce que le Hamas a fait a été une opération destructive, qui a aidé tous ceux qui ne veulent pas d'un Etat palestinien indépendant». Et d'ajouter «Si le Hamas veut dialoguer, il doit revenir sur tout ce qu'il a fait». Autrement dit, il n'y aura pas de dialogue à l'heure actuelle entre son mouvement et le Hamas. Pour rappel M. Abbas s'était rendu mardi en Egypte afin de discuter avec M. Moubarak de la question d'une conférence internationale visant à relancer les pourparlers de paix au Proche-Orient , proposée par le président américain George W. Bush. Durant la rencontre qui a eu lieu mercredi, le sort des Palestiniens toujours bloqués en Egypte depuis la prise du pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza pourrait également être au menu des discussions entre les deux Chefs d'Etat. Dans le cadre de la conférence internationale pour la paix au Proche-Orient, M. Abbas a souligné «Nous voulons aboutir à un cadre de travail applicable dans la réalité avant cette réunion internationale». Par ailleurs, dans des déclarations à la presse mardi, M. Haniyeh, qui se considère toujours comme le Premier ministre légitime malgré son limogeage par M. Abbas a affirmé qu'il était prêt à quitter ce poste pour parvenir à un accord. «Si le Hamas et le Fatah se mettaient d'accord et qu'ils ne voulaient pas d'Ismaïl Haniyeh, je serais prêt et d'accord (à quitter le poste) et à aider le peuple et sa cause par n'importe quel autre moyen. Ceci est valable pour tous les ministres». En outre, l'ancien Premier ministre a signalé «Si le fauteuil est le prix à payer pour une entente nationale, nous sommes prêts à l'abandonner». Ces propos témoignent d'une reprise au dialogue «direct et sans condition». Pour M. Haniyeh, la voie de l'unité nationale , sans condition, est la seule chose importante. Toutefois, il a assuré que pour l'instant son mouvement n'était pas prêt à rendre les armes. «Malgré les pressions et le siège, le Hamas ne capitulera pas», a t-il indiqué.