Le secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées présente vendredi, lors du Conseil de gouvernement, un projet de décret pour généraliser les unités de protection de l'enfance sur l'ensemble du territoire. Le Maroc offre finalement une réponse de proximité en matière de lutte contre la violence à l'égard des enfants. Il s'agit des Unités de protection de l'enfance (UPE) mises en place par le secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées. Ces unités se veulent de véritables mécanismes de suivi de l'enfant victime de violence, que se soit au niveau de sa prise en charge médicale ou psychologique, ou au niveau du suivi juridique et social de son cas. Une première unité a d'ores et déjà démarré son activité samedi dernier à la circonscription de Sidi Youssef Ben Ali à Marrakech. La seconde UPE sera inaugurée au courant de la semaine prochaine à Casablanca, alors que trois autres unités sont en cours de réalisation notamment dans les villes de Fès, Laâyoune et Tanger. Et afin de généraliser cette action sur l'ensemble du territoire national, le département de Yasmina Baddou a élaboré un projet de décret qui devait être examiné vendredi lors du Conseil de gouvernement. Le décret prévoit de créer une, sinon plusieurs unités, dans chaque province ou préfecture. Ces unités, qui peuvent être saisies par toute personne concernée, y compris les enfants eux-mêmes, auront pour mission de coordonner les efforts de tous les intervenants concernés par la question de la violence à l'égard des enfants, et cela en vue de garantir une meilleure protection de l'enfant par le biais de mesures d'intervention plus efficaces de tous les appareils de protection. Les Unités de protection de l'enfance œuvreront également à garantir une écoute continue aux enfants victimes de violence à travers un numéro vert et une structure d'accueil. Ils veilleront également à leur orientation, ainsi que leurs parents, vers les intervenants spécialisés comme les structures de santé et les appareils juridiques. Ces UPE vont également permettre de rassembler les différentes données et statistiques sur le phénomène afin de les soumettre à l'étude et à l'analyse. L'Unité de protection de l'enfance fonctionne sous la direction d'un comité de direction permanent constitué d'un responsable de l'unité, des assistantes sociales et éducateurs spécialisés, en plus d'une structure de fonctionnement administratif et financier. Une commission externe regroupant des personnes ressources est constituée de médecins, de psychologues et d'avocats. Cette commission travaillera en étroite coordination avec les services externes des départements gouvernementaux concernés par le phénomène de violence à l'égard des enfants. Par ailleurs, le projet d'institution des UPE préconise la création de points focaux dans les secteurs gouvernementaux concernés (les secteurs de la Justice, la Santé, la Sûreté nationale, la gendarmerie royale, l'Education nationale, l'Emploi et la Formation professionnelle). Ces points focaux assureront une meilleure coordination avec l'UPE et les autres intervenants, et devront garantir plus de rapidité et de flexibilité dans les procédures. Considérée comme l'une des actions du plan d'action national pour l'enfance (2006-2015), l'UPE a été mise en place dans le but de faire face au phénomène des enfants en situation de violence qui ne cesse de prendre de l'ampleur.