Le fils aîné de l'ancien président mauritanien, Khouna Ould Haidallah a été arrêté la semaine dernière à Agadir pour trafic de drogue. Mohamed Ould Haidallah était en possession de 18 kg de cocaïne qu'il comptait écouler dans la même ville. Sidi Mohamed Ould Haidallah, fils de l'ancien chef de l'Etat mauritanien Mohamed Khouna Ould Haidallah (1980-1984) et cerveau présumé d'une grande affaire de trafic de drogue qui avait défrayé la chronique en mai dernier en Mauritanie, a finalement été arrêté à Agadir. Sidi Mohamed Ould Haidallah a été interpellé dans la nuit de dimanche au lundi dernier pour trafic de cocaïne. Le fils de l'ancien président mauritanien, ainsi que son complice marocain, ont été arrêtés en possession de 18 kilogrammes de cocaïne qu'ils comptaient vraisemblablement écouler à Agadir. Le mis en cause, qui devait être livré aux autorités mauritaniennes au cours des prochaines heures, était recherché par Interpol pour trafic de cocaïne et pour sa relation avec la grande quantité de stupéfiants découverts en mai dernier près de la ville mauritanienne de Nouadhibou. Sidi Mohamed Ould Haidallah faisait par ailleurs l'objet d'intenses recherches de la part de la justice mauritanienne en même temps que d'autres présumés complices, notamment des Marocains. Le 2 mai dernier, la police mauritanienne avait découvert, abandonnée sur le tarmac de l'aéroport de Nouadhibou, une importante cargaison de 629 kilogrammes de cocaïne, débarquée d'un avion bimoteur en provenance du Venezuela. L'avion a d'ailleurs été retrouvé quelques heures plus tard, 100 km plus au sud. Il s'agit de la plus importante saisie de cocaïne en Mauritanie. En somme, les autorités ont saisi dans cette affaire 629,150 kg de cocaïne, 5 voitures (appartenant toutes à Sidi Mohamed Ould Haidalla), 820 mille euros, 150 portables derniers modèles, deux avions (un hélicoptère et un petit avion à hélice), et cinq personnes déjà sous les verrous. Les cinq personnes impliquées dans l'affaire sont en détention à la prison centrale de Nouadhibou. Il s'agit deux Mauritaniens; Abdallahi Ould Mohamed Hemet, le douanier, le jeune El Kory Ould Haidalla, deux Français, Jean-Pierre et Eddy Pagis qui pilotaient l'hélicoptère et un Marocain, El Hacen Drari dit Chrif. Quant à Sidi Mohamed Ould Haidallah, il avait pu échapper aux forces de sécurité en s'enfuyant aux confins du Sahara avant que sa voiture 4x4 ne soit retrouvée quelques jours plus tard à quelques kilomètres de la localité mauritanienne de Inal qui se trouve à 222 kilomètres de Nouadhibou. Cette trouvaille laissait penser que le fuyard aurait franchi la frontière du Maroc. Cette affaire de trafic de drogue n'avait pas manqué de défrayer la chronique en Mauritanie, faisant même l'objet d'une communication en Conseil des ministres et réveillant les craintes de voir le pays transformé en une plaque tournante du trafic international de drogue. La position à cheval sur le Maghreb et l'Afrique noire de ce pays, ses frontières avec le Sénégal au sud, le Mali au sud-est, l'Algérie et le Maroc au nord, font en effet que son territoire commence à être utilisé comme voie de transit alternative des drogues. La Mauritanie est aussi devenue une étape entre l'Amérique du Sud et l'Espagne, via les Canaries. Le pays est utilisé de plus en plus par les trafiquants de cocaïne. La drogue arrive par bateau du Brésil, transite par le port de Nouadhibou avant de repartir pour l'Espagne ou la France.