Près de 30 personnes ont été tuées dans deux attentats, l'un visant un convoi de travailleurs chinois dans le sud du Pakistan, l'autre un centre de formation de police dans le nord. Depuis la prise de la Mosquée rouge, les violences ont fait près de 140 morts. Deux attentats ont frappé jeudi le Pakistan, l'un dans le sud et l'autre dans le nord-ouest, faisant au moins 26 morts, pour la plupart des policiers. Une vague d'attentats a secoué le Pakistan après l'assaut donné par les forces gouvernementales, le 3 juillet, contre la Mosquée rouge d'Islamabad dans laquelle étaient retranchés des extrémistes islamistes. Ces violences ont fait près de 140 morts, essentiellement des militaires et des policiers. Le président Pervez Musharraf a exclu mercredi de décréter l'état d'urgence pour mettre fin à cette vague insurrectionnelle et il a assuré que les élections qui doivent avoir lieu cette année se tiendraient à la date prévue. Jeudi, l'explosion d'une bombe sur un marché à Hub Chowk, dans le sud du pays, à la frontière entre les provinces de Sindh et du Baluchistan, près de Karachi, a fait au moins 19 morts, dont sept policiers. On ignore si cet attentat s'inscrit dans le cadre de ces représailles imputées aux activistes musulmans et qui avaient jusqu'à présent épargné, le sud du Pakistan s'est lié à la guérilla menée par un mouvement séparatiste du Baluchistan. Abdullah Jan Afridi, l'officier le plus gradé de la police de Hub Chowki, a déclaré que les policiers escortaient une équipe d'ingénieurs chinois qui se rendait à Karachi lorsque l'explosion s'est produite. Le véhicule transportant les ingénieurs venait juste de passer et n'a pas été touché. «L'explosion a eu lieu peu après le passage des Chinois dans cette zone. Les sept policiers à l'intérieur du véhicule ont été tués», a dit Afridi. La police tente de déterminer s'il s'agissait d'un attentat suicide ou si la bombe était contrôlée à distance. Dans le nord-ouest du pays, un attentat suicide à la voiture piégée a frappé un centre de formation de la police à Hangu, faisant sept morts. Le kamikaze a tenté d'entrer dans le complexe alors que les jeunes recrues arrivaient pour suivre leur formation. «L'assaillant a tenté de franchir la barrière. Il s'est fait exploser alors que les gardiens à la barrière tentaient de l'arrêter», a déclaré Fakhr-e-Alam, de l'administration municipale. «Six policiers et un passant ont été tués», a-t-il ajouté. Un policier a fait état de 13 blessés. La ville de Hangu est proche des zones tribales du nord-ouest du Pakistan considérées comme des refuges des Taliban afghans et de leurs alliés d'Al Qaïda. Les islamistes proches des Taliban ont annoncé la fin d'une trêve de 10 mois conclue avec les autorités pakistanaises dans le Nord-Waziristan, proche de la frontière avec l'Afghanistan, faisant craindre un regain de violences, notamment dans cette région du nord-ouest du Pakistan.