Les ministres Mohamed Benaïssa et Taïeb Fassi Fihri ont entamé, hier, une visite de deux jours à Paris. A l'ordre du jour, le dossier du Sahara et d'autres questions en rapport avec la coopération bilatérale. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, et le ministre délégué, Taïeb Fassi Fihri, sont arrivés hier soir à Paris pour une visite de travail de deux jours. Cette visite, qui se veut une « prise de contact» entre le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et son homologue marocain, permettra, dans «le climat de confiance qui caractérise nos relations avec le Maroc, de passer en revue l'ensemble des questions politiques », a précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, Jean-Baptiste Mattéi. A l'ordre du jour, des questions politiques, dont «certainement l'affaire du Sahara», déclare à « ALM » une source au ministère des Affaires étrangères. Lors d'une récente visite à Paris de l'envoyé personnel du SG de l'ONU, Peter van Walsum, la France a réitéré son soutien à «l'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie au Sahara». Au-delà du plan d'autonomie, qualifié de «sérieux et crédible» par la résolution 1754 du Conseil de sécurité, les parties s'attelleront à accorder leurs points de vue sur plusieurs questions d'ordre bilatéral, régional et international. Dans un message de remerciements à SM le Roi Mohammed VI, en réponse au message de félicitations que le Souverain lui avait adressé à l'occasion de son élection à la magistrature suprême de son pays, le président Nicolas Sarkozy avait assuré Sa Majesté qu' «Elle peut compter sur l'engagement résolu ( de la France) pour que les liens si riches et si denses qui unissent les deux pays se développent encore, autour de projets d'avenir et au service d'une ambition renouvelée». Pour sa part, SM le Roi avait assuré le président Sarkozy de «l'engagement du Royaume du Maroc d'œuvrer de concert avec la France, pour l'édification d'une nouvelle union méditerranéenne favorisant l'émergence d'un espace politiquement homogène, économiquement solidaire et culturellement fécond». S'agissant de la proposition de créer une «union méditerranéenne», l'un des axes principaux de la politique étrangère du président Nicolas Sarkozy, et qui devrait prendre la relève de la politique méditerranéenne de l'Union européenne (UE)- plus connue sous le nom de processus de Barcelone», le Quai d'Orsay a indiqué que «c'est un projet sur lequel nous serons amenés à travailler étroitement avec le Maroc». Autre terrain d'entente entre les deux pays, l'approche de la question de l'immigration. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Matteï, a rappelé la Conférence de Rabat, tenue à l'initiative du Maroc, et de la France, appelant les pays concernés à «travailler au suivi de cette conférence». Sur le plan économique, la France est à la fois le premier partenaire commercial du Maroc, son premier client et son premier investisseur étranger. Près d'un millier de sociétés françaises sont établies au Maroc. La coopération entre les entreprises françaises et marocaines est appelée à se renforcer davantage, conformément, comme l'a si bien qualifié le président Sarkozy, à «l'amitié d'exception» qui lie le Royaume du Maroc et la République française. «Cette coopération offre des opportunités de renforcement des liens entre les forces vives des deux pays, dans une perspective d'échanges, d'investissements accrus et de partenariats mutuellement avantageux », exhorte le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, M. Matteï.