La commission parlementaire, présidée par Bassima Haqaoui, se penche ce mercredi 30 mai sur la question de la violence dans les campus universitaires. La commission parlementaire chargée des secteurs sociaux, présidée par Bassima Haqaoui, se penche, aujourd'hui, sur la question de la violence dans les campus universitaires, à la demande du groupe parlementaire PJD. «La gravité des derniers événements qu'ont connus les universités nationales à travers plusieurs villes du Royaume nous interpelle tous. Les universités sont des espaces de diffusion du savoir et non des lieux de règlement de comptes politiques entre les partis», déclare la parlementaire PJD, Bassima Haqaoui, qui a tenu à souligner sa ferme condamnation de ce genre «d'actes de sous-développement». Et d'ajouter : «les parlementaires demandent la tenue d'une séance en présence des ministres de l'Intérieur et de l'Enseignement supérieur pour débattre de la problématique de la violence politique qui prend de l'ampleur dans ces établissements d'enseignement supérieur». Les échauffourées entre activistes du Mouvement culturel amazigh (MCA) et des militants d'extrême gauche à Taza ont été la première étincelle des affrontements estudiantins. La vague de violence a ainsi gagné Agadir, Errachidia, Meknès. Bilan : deux morts et plusieurs blessés. La première victime de cette guerre de «leadership» est Abderrahmane Al Hassnaoui, un étudiant en géophysique originaire de Guelmim, tué dans la cité universitaire d'Errachidia,. Quelques jours après, une seconde victime, Snoui Mohamed Taher, connaîtra le même sort à proximité de la Faculté des sciences juridiques et des sciences économiques de Meknès. Originaire de la ville de Rissani, le défunt a été abordé par une dizaine d'inconnus sur la voie publique au quartier Sidi Saïd. Armés d'armes blanches et de barres de fer, ces derniers ont asséné à la victime plusieurs coups. A qui incombe la responsabilité de ces actes sanglants? Pour Mme Haqaoui, la responsabilité incombe «aux partis politiques qui n'encadrent pas suffisamment leurs associations de jeunesse (chabiba). En principe, ces dernières doivent jouer un rôle d'orientation et d'encadrement des étudiants pour leur faciliter l'intégration dans la vie professionnelle et politique. Mais quand elles investissent l'université pour régler des comptes politiques, je crois qu'il faut remettre en question ces associations», renchérit-elle. De son côté, la chabiba Ittihadia de L'USFP (Union socialiste des forces populaires), par la voix de son Secrétaire général adjoint, Mehdi Mezouari, pointe du doigt l'Etat. «C'est l'Etat qui est responsable. Il donne libre cours aux courants et groupuscules d'imposer, par tous les moyens, leurs opinions dans les universités sans agir», lance M.Mezouari. Pour ce dernier, la problématique de la violence dans les universités est ancienne puisqu'elle remonte aux années 70. «La seule différence, poursuit-il, réside dans le fait qu'aujourd'hui plusieurs courants et sensibilités pullulent et tentent par tous les moyens de dominer la scène». «Instaurer le dialogue, promouvoir les valeurs de la tolérance, la convivialité et la cohabitation sont les mots d'ordre de la chabiba Ittihadia», insiste M. Mezouari annonçant l'organisation en juin prochain d'une rencontre réunissant tous les responsables des sections estudiantines (USFP). Objectif: mettre en place une stratégie basée sur le dialogue avec toutes les sensibilités politiques pour dégager une vision claire du rôle de l'université de demain.