Malgré un léger recul en nombre de voix, le Parti socialiste devance le Parti populaire en nombre de sièges lors des communales du dimanche 27 mai. Pas de surprise, à en croire les observateurs. A dix mois des législatives, les élections municipales et régionales en Espagne ont réitéré, dimanche, le maintien du même équilibre des forces politiques aux plans régional et local. Malgré des incidents enregistrés au Pays Basque et un taux de participation, jugé faible (63,7%) par rapport à 2003 (67,6%), pas de changement notable sur la carte politique régionale. Les résultats définitifs dévoilent une courte victoire de la droite espagnole en nombre de voix à ces élections municipales face aux socialistes de José Luis Rodriguez. Le Parti populaire (PP) devance ainsi le Parti socialiste (PSOE) au pouvoir de 155.991 voix, soit 0,7%. Pour les socialistes, c'est le faible taux de participation qui lui aurait coûté d'être dépassé par le PP. Sur le total des suffrages, le PP a eu droit à 35,6% des suffrages, alors que son principal concurrent a obtenu 34,9%. Le PP a, également, remporté la meilleure représentativité au niveau des mairies, puisqu'il compte, désormais, 2.689 dirigeants locaux contre 2.185 pour le PSOE. Côté nombre de conseillers, c'est plutôt l'inverse qui a été enregistré. Le PSOE détient 679 conseillers de plus (24.026) que le PP qui a obtenu, pour sa part, 23.347. Par rapport au scrutin municipal précédent (2003), les socialistes avaient devancé légèrement le PP, d'environ 120.000 voix, avec 34,8% des suffrages contre 34,2%. Mises à part ces deux formations principales, qui gardent donc leurs positions, il s'avère que le parti des anciens communistes de la Gauche unie (Izquierda Unida-IU) maintient lui aussi sa place. Ce scrutin municipal a conservé, pour ce parti, son troisième rang sur l'échiquier politique, soutenu par 5,6% des électeurs. Ce scrutin, présenté en Espagne comme étant une sorte de préliminaires pour les législatives de 2008, laisse chez les socialistes un goût amer. Leur défaite en suffrages, certes, mais pas en nombre d'élus, est, en effet, la première depuis que José Luis Rodriguez Zapatero a été élu à la tête du parti en 2000. Certains analystes estiment que, pour le PSOE, ce n'est ni plus ni moins qu'un avertissement. Pour d'autres, cette légère régression est tout à fait normale pour un parti qui se trouve au pouvoir. La tentative de règlement négocié de la question basque en serait, apparemment, la raison principale. Une alerte, mais pas une véritable défaite. Car les socialistes, selon les observateurs, disposent toujours de l'option des alliances pour s'assurer une dizaine de capitales de province. Il ne faut pas oublier non plus que les socialistes ont aussi réalisé de bons résultats aux régionales partielles qui se tenaient dans 13 des 17 communautés autonomes, représentant environ la moitié des quelque 35 millions d'électeurs. Le PSOE maintient sa présence dans les cinq fiefs qu'il gouvernait déjà et peut codiriger trois nouvelles régions: les Baléares, la Navarre, où la droite a perdu sa majorité absolue, et les Canaries, où les socialistes sont la première force politique devant les nationalistes régionaux. • Leïla Hallaoui (Avec agences)