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Le secteur bancaire sous la loupe
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 14 - 12 - 2001

Selon l'agence de notation américaine, l'économie marocaine souffre d'un faible niveau d'épargne et d'un manque de flexibilité du marché du travail qui contribuent à dégrader le risque bancaire.
Dans un rapport qui vient d'être publié, l'agence de notation américaine Standard & Poor's (S&P) a rendu son jugement sur le secteur bancaire marocain. Dans ce document, S&P ne fait que rappeler des évidences. Ainsi, le rapport souligne que la solidité financière de notre système bancaire est étroitement liée à son environnement économique qui reste fortement dépendant du secteur agricole. Les analystes de S&P précisent en outre que même si l'économie marocaine est moins exposée à l'environnement extérieur que d'autres économies des pays arabes, elle ne devrait pas sortir indemne des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. L'agence américaine note par ailleurs que l'économie marocaine souffre d'un faible niveau d'épargne, d'un manque de flexibilité du marché du travail et d'un cadre législatif inadéquat. Ces éléments contribuent à dégrader le risque bancaire.
Pour cette année, Standard & Poor's n'a pas été tendre avec le Maroc. L'agence a revu son appréciation. Les perspectives de S&P sont révisées de stables à négatives. Une réévaluation qui a provoqué d'ailleurs la colère des finances. La structure américaine remet en question la stabilité macro-économique d'ici les trois ans à venir. Durant cette période dite de surveillance, S&P prêtera attention aux mesures qui seront prises. A en juger par les estimations de l'agence, le déficit devrait atteindre 6% du PIB en 2002 contre 9% en 2001. Un niveau jugé trop faible par S&P qui n'exclut pas le risque d'une aggravation de la situation, si la croissance n'atteint pas un niveau suffisant. A préciser que le décalage entre les estimations du gouvernement (2,9% du PIB en 2002) et celles de l'agence de notation s'explique par le mode de calcul adopté par cette dernière. S&P ne prend pas en compte les recettes exceptionnelles tels que les revenus de la libéralisation.
L'agence constate par ailleurs que la politique entamée dans la gestion active de la dette a donné des résultats positifs mais qui ne sont pas à la hauteur des ambitions. Les efforts engagés depuis deux ans dans ce domaine ont permis tout de même d'améliorer les réserves en devises. Selon S&P, plusieurs indicateurs macro-économiques tels que le taux de change et le taux d'inflation risquent d'être déstabilisés d'ici trois ans.


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