Standard & Poor's vient, au terme de ses consultations annuelles, de faire passer la note du Maroc concernant sa dette en devises, de «stable» à «positive». L'agence souligne aussi quelques insuffisances. Standard & Poor's juge bonnes les perspectives de l'évolution de la dette marocaine en devises. L'agence de notation boursière vient d'améliorer la note du Maroc, de «stable» à «positive», basant son classement sur des prévisions à moyen terme. L'évolution à la baisse de la dette extérieure publique, la maîtrise des dépenses publiques et l'accélération des réformes y ont largement contribué. Cette note n'est pas, selon les analystes, une pondération de tous les facteurs macro-économiques, ne traitant que d'un volet particulier. L'agence, qui a dépêché une délégation au Maroc courant février, dans le cadre des consultations annuelles, s'attache à la fluctuation de la dette extérieure dont les charges en 2004 s'élèvent à 11,4 milliards de dirhams, en baisse de 28,09% sur une année. L'augmentation du niveau des réserves internationales, résultante de l'afflux des investissements directs étrangers, est mise en exergue dans le rapport. Si la gestion active de la dette extérieure a conduit à la baisse des charges affectées à ce poste, en revanche, pour ce qui est de la dette intérieure, la situation est loin d'être aussi dynamique. Dans la Loi de Finances 2004, les prévisions des charges de la dette intérieure s'élèvent à 30,18 milliards de dirhams, soit une augmentation de 16,78%. Cette composante n'a pas été prise en compte dans la notation de Standard & Poor's. L'agence suit de près par contre la poursuite de la libéralisation et les réformes économiques. Toutefois, la note attribuée au Maroc, bien qu'en évolution, est plombée par le niveau jugé encore «élevé » du déficit budgétaire, le poids de la dette et l'absence de diversification de l'économie marocaine. Autre problème structurel mis à l'index dans le rapport, la proportion des dépenses fixes dans le budget du Maroc et la masse salariale, en augmentation entre les exercices 2003 et 2004. A souligner que parmi les banques de la place, la BCP est la seule à avoir été notée par Standard & Poor's qui souligne le changement opéré dans cette entité pourvue désormais d'un management à deux niveaux, avec Directoire et Conseil de surveillance. A la mi-2003, le groupe couvrait ses créances en souffrance à hauteur de 69,6%.Selon l'agence, cette banque devrait maintenir sa position de leader sur le plan commercial. Mais, à l'image de tout le système bancaire marocain, le financement de l'économie est encore modeste à la BCM, à cause d'un profil de clientèle (jeunes promoteurs, artisans ) présentant un risque et difficile à pondérer. La présence de plus en plus de la BCP à l'étranger est un bon point aux yeux de Standard & Poor's qui maintient la notation de la banque. La structure de refinancement du groupe est très solide, note l'agence. Les dépôts des clients représentent environ 87 % du total du passif. En raison de cette importante source de dépôts, le groupe est structurellement prêteur sur le marché interbancaire. Son profil de liquidité est également renforcé grâce à son portefeuille de bons du Trésor, qui représentait 46 % du total des actifs à la fin 2003. Notons que la notation de Standard & Poor's vient après celle de la Coface (A4, la même qu'en 2002), organisme français d'assurance des crédits à l'exportation (Coface), plus générale et liée aux risques d'investissements à long terme. L'agence française avait fait état d'une situation d'endettement élevée de la part des entreprises marocaines, notamment dans le secteur textile et habillements qui accuse d'énormes retards dans les paiements des créances. Et de citer l'absence de corrélation entre une croissance annoncée de l'ordre de 5,5% en 2003 et un niveau de paiement des créances dues aux entreprises qui n'a pas augmenté.