Le RNI a mis le paquet pour la tenue de son quatrième congrès national ordinaire. Ce dernier, qui débouchera sur de nouvelles instances de décision, nécessitera près de 8 millions DH. Le Rassemblement national des indépendants (RNI) a mis le paquet pour l'organisation de son quatrième congrès national prévu du 25 au 27 mai à Rabat. Selon des sources informées au sein du parti d'Ahmed Osman, l'organisation de ce congrès, dédié également à l'harmonisation des statuts du parti avec les dispositions de la nouvelle loi sur les partis politiques, coûtera une enveloppe de 7,5 millions DH dont l'essentiel ira aux aspects logistiques et notamment l'hébergement et la restauration des 4.200 personnes qui assisteront à ce rendez-vous. Selon les mêmes sources, 200 personnes sont invitées à ce congrès dont quelques dizaines de représentants de partis étrangers. D'où proviendra le financement de ce congrès ? Une source autorisée au RNI affirme que le parti puisera dans les subventions étatiques concédées au titre de l'appui aux formations politiques. Le financement du congrès du RNI avait déjà suscité une grande polémique après le report décidé en avril dernier, le congrès étant programmé il y a près d'un mois. Le quatrième congrès du RNI sera marqué, ajoutent les mêmes sources, par un discours qualifié d'«historique» du président sortant Ahmed Osman qui ferait ainsi ses adieux à une longue carrière politique avec le titre de président honorifique, mais aussi par la mise en place de nouvelles instances de décision. Il est ainsi question de la création d'un conseil national (législatif du parti) composé de 800 membres qui, à son tour, devra désigner les 400 membres du comité central. Cette dernière instance élit enfin les 35 membres du bureau exécutif. Les mêmes sources précisent toutefois que le président du RNI et le secrétaire général seront élus directement par le conseil national. Selon plusieurs sources RNI, ce parti s'acheminerait vers un scénario de partage des pouvoirs pour éviter la désintégration et le ferait à la manière du Mouvement populaire (MP) lors de la fusion de ses trois composantes : un président et un secrétariat général dotés, en plus, des mêmes prérogatives. Des tractations seraient également en cours pour tout préparer et parer à toute éventuelle "surprise" lors de ce congrès. Trois membres du bureau exécutif sortant du RNI s'étaient déclarés, depuis plusieurs semaines, candidats à la succession d'Ahmed Osman : Mustapha Oukacha, président de la Chambre des conseillers, Mustapha Mansouri, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, ainsi que Mohamed Aujjar, membre du bureau exécutif et ex-ministre des droits de l'Homme qui avait menacé, il y a quelques mois, de créer un nouveau parti pour regrouper les mécontents de la gestion d'Ahmed Osman. Ce dernier, aux prises avec une bonne partie des siens au bureau exécutif, avait cherché, dans un premier temps, à organiser un congrès extraordinaire et repousser le congrès ordinaire pour l'après élections législatives. Il a finalement dû abdiquer face à la "résistance" des siens. Le quatrième congrès du RNI se déroulera à la salle couverte du Complexe sportif Moulay Abdellah. Quitus pour Ahmed Osman ? Le 13 mars dernier, le bureau exécutif du RNI officialisait la décision d'Ahmed Osman, son président, de mettre fin à toute activité politique lors du congrès national. En contrepartie, le président sortant serait dégagé de toute responsabilité et n'aurait aucun compte à rendre pour plusieurs décennies d'une gestion qui a longtemps fait des vagues au sein du parti et sur la place publique. Le prochain congrès décidera de l'attitude à adopter concernant cet aspect.