Le bureau exécutif du RNI a décidé la tenue, samedi prochain, d'une réunion du comité central. Seul point à l'ordre du jour : le prochain congrès ordinaire. Avec ou sans Ahmed Osman. Le bureau exécutif du RNI (Rassemblement national des indépendants), réuni lundi soir à Rabat, a décidé de convoquer une réunion du comité central du parti pour trancher sur un seul poin : la tenue d'un quatrième congrès national ordinaire les 30 et 31 mars 2007. Selon des sources RNI, le bureau exécutif s'est réuni en l'absence d'Ahmed Osman et sous la présidence de Mostafa Oukacha, président de la Chambre des conseillers. Les mêmes sources affirment que c'est ce dernier qui se dégage comme le successeur le plus probable de l'actuel président, mis devant le fait accompli et à l'encontre duquel une partie des militants n'hésite pas à brandir la menace de poursuites judiciaires pour mauvaise gestion des avoirs du parti. Ahmed Osman a initié une course contre la montre depuis une dizaine de jours pour éviter l'option d'un congrès national qui signifierait la fin de son "règne" à la tête du RNI. Il a commencé par organiser une réception en l'honneur des parlementaires de sa formation, le 22 janvier dernier. Réception "infructueuse", commente une source RNI, vu que personne n'y a pris la parole. Suivant les conseils de sa garde rapprochée, il a convié, samedi dernier, les coordinateurs régionaux de son parti pour tâter leur pouls à propos de l'option d'un congrès extraordinaire pour l'adaptation des statuts du parti aux dispositions de la nouvelle loi sur les partis politiques et gagner ainsi quelques mois de répit à la tête du RNI. Selon les mêmes sources, sur près de 70 convives, M. Osman s'est finalement retrouvé avec une dizaine de personnes au moment où une autre réunion du cercle de Mostafa Oukacha se tenait dans un hôtel de la capitale pour trancher la question du congrès ordinaire. Le comité central de samedi prochain, précisent des sources RNI, sera un véritable événement puisque cette instance de décision ne s'est pas réunie depuis novembre 2002, soit quelques jours à peine après la tenue du troisième congrès ordinaire. Pour son quatrième congrès, le RNI se retrouvera en rangs dispersés. Si une bonne partie des responsables sont pour l'élection de Mostafa Oukacha au poste de président, une autre frange est pour le maintien d'Ahmed Osman à la présidence vu, argue-t-elle, que le changement de personnes n'influera en rien sur la "ligne politique" du parti. Une troisième partie est pour une solution médiane qui consisterait à octroyer à M. Osman le titre honorifique de président-fondateur à la manière de ce que les harakis avaient fait pour Mahjoubi Aherdane. Lors de ce quatrième congrès, le RNI se retrouvera avec un grand nombre de figures qui ont rallié le parti, mais aussi avec une bonne partie des militants (coordinateurs provinciaux pour la plupart) qui ont préféré aller voir ce qui se passe ailleurs. Mis devant le fait accompli, Ahmed Osman n'aurait plus qu'à compter sur un improbable « effet de surprise » lors du congrès.