L'entraîneur du Kenitra athletic club (KAC), Mounir Jaouani, a permis à ses joueurs d'accéder à la première division du championnat national du football d'élite (GNFE-1). Estimant que sa mission est, désormais accomplie, l'entraîneur se dit prêt à laisser sa place à un autre. ALM : Le KAC a réussi, enfin, à décrocher son droit d'accès en première division, GNFE-1. Que signifie cette victoire qui s'est fait attendre deux ans, pour le club et pour vous ? Mounir Jaouani : Pour le KAC, sa victoire est avant tout un grand exploit! Et pas seulement pour les joueurs, mais surtout pour la ville envers laquelle la montée en première division (GNFE-1) est devenue quasiment une dette, dont on devait s'acquitter le plus tôt possible. Le KAC a enfin réussi à récompenser et la ville et ses supporters venus, d'ailleurs, très nombreux, le week-end dernier, pour encourager leur équipe au cours du match qui l'opposait, à domicile, au Chabab de Mohammédia. Le stade était plein à craquer avec 25.000 spectateurs venus ovationner leur équipe. Et si le stade avait une capacité d'accueil de 50.000 personnes, il aurait été au complet. C'est sûr ! Dans une ambiance pareille, les joueurs ne pouvaient être que stimulés pour remporter la victoire (4-1), ce qui nous a ouvert la voie vers la première division. Pour moi, j'avoue que ce droit d'être au GNFE-1 me manquait terriblement et manquait à l'ensemble de l'équipe dont je faisais partie avant de devenir son entraîneur. Je ne voulais plus voir le KAC sur le tableau de la seconde division. Qu'est-ce qui a le plus favorisé la montée du KAC ? Le changement de tactique ? Non, non. Je pense beaucoup plus que le KAC a réussi grâce à un bon moral et à l'ouverture d'esprit de ses joueurs. Ils sont très jeunes, 20, 21 ans, et avec leur grand talent, ils ne pouvaient que réaliser l'ambition d'accéder à la première division. L'équipe du KAC a toujours misé sur l'ambiance familiale. J'avais été joueur au sein de cette équipe et cela m'a permis de travailler, ensuite, entant qu'entraîneur, dans une symbiose avec l'ensemble des joueurs qui sont avant tout mes amis. Cela a favorisé donc un travail commun pour un objectif commun, celui de porter le flambeau du KAC et de le classer parmi les meilleures équipes nationales comme il le mérite. Et tout le monde, que ce soit le président du club ou les autorités de la ville, tous n'ont ménagé aucun effort pour mener à bien le projet du KAC. C'est pour cela, qu'à mon avis, la réussite ne peut pas être qualifiée de surprise, c'est plutôt un résultat attendu. A présent que vous avez remporté votre challenge, comment se maintenir en première division ? Je pense que j'ai accompli mon travail. J'ai mené l'équipe vers la première division comme je l'ai fait avec l'équipe de Berrechid. Je ne suis entraîneur que depuis deux années et j'estime que ce sera difficile pour moi de continuer à assumer ce travail en GNFE-1. Je ne dois pas brûler les étapes, car j'ai encore beaucoup de choses à apprendre. Du 10 juin au 4 juillet, je m'envole vers l'Allemagne pour poursuivre mes stages d'entraînement dans le cadre de la formation des entraîneurs. A présent, je veux juste me reposer et faire de l'ordre dans mes idées pour avoir une vision plus claire de ce que je vais faire. Vous avez tout de même fait vos preuves en tant qu'entraîneur. Avez-vous reçu des propositions d'autres clubs ? Sincèrement, j'avoue que je n'ai pas reçu de proposition. Et je suis toujours en période d'hésitation entre le « oui » et le « non » à propos de la poursuite de mon chemin au KAC. De toutes les manières, je suis un fils du KAC qui reste, à mes yeux, un grand club de foot. Là, ce dont je suis certain, c'est de ma volonté de finir ma mission, samedi prochain, 30ème et dernière journée de la deuxième division. Le KAC sera face au RAC de Casablanca au stade Père Jégo. Le KAC devra en sortir victorieux pour finir en beauté.