Sous l'effet de la drogue, Yassine, repris de justice, âgé de 20 ans, a obligé une fille de 6 ans de s'enivrer avant de la violer atrocement et la jeter du troisième étage pour maquiller son crime. Nous sommes au quartier Kasbah An Nouar (Les fleurs), Boujloud, à Fès. Il était 20 h 30 de ce jeudi 26 avril. Le quartier est encore bondé. De coutume, comme tous les quartiers populaires et marginalisés marocains, le va-et-vient est permanent de jour comme de nuit. De jeunes hommes fument des joints ou s'enivrent, des femmes conversent au seuil de leurs demeures et les enfants qui courent à droite et à gauche. Soudain, un bruit qui ressemble à celui d'un petit carton qui tombe du haut a attiré l'intention de quelques habitants. Ils ont tous tourné leurs regards vers le lieu du bruit. Les gens ont afflué vers le lieu pour savoir de quoi il s'agit. Ce qu'ils ont vu est étonnant et affreux. Inconsciente, Nour El Houda, une fillette de six ans, était allongée par terre. Tout le monde au quartier la connaît. Elle demeure avec ses parents et ses quatre frères et sœurs, dont l'aînée est à son dix-huitième printemps, dans une chambre exiguë avec voisins. Elle passait toute la journée à la rue en jouant et bavardant. En raison de leur travail, ses parents passaient toute la journée à l'extérieur. Sa mère gagne sa vie comme marchande ambulante et le père, qui est un ivrogne et drogué, se débrouille à gauche et à droite pour subvenir aux besoins de son foyer. De coutume, Nour El Houda rentrait tardivement. C'est la raison pour laquelle sa mère, qui était déjà chez elle, ne l'a pas cherchée. Elle n'a pas non plus demandé à l'un de ses enfants d'aller à sa recherche. Qu'est-ce qui lui est arrivé ce soir-là ? Sa mère venait d'apprendre que sa fille risque de mourir. Elle ne sait à quel saint se vouer. Sans mettre sa djellaba ni ses sandales, elle est sortie de chez elle en courant comme une folle, suivie de ses quatre enfants à destination du lieu qui lui a été indiqué par les voisins. Quelques minutes plus tard, les éléments de la police judiciaire sont arrivés. Les sapeurs-pompiers y étaient déjà avant elle. Personne ne sait qui lui a téléphoné. Peu importe. Le chef de la brigade a demandé aux badauds ce qui s'est passé au juste. Une femme qui sanglotait en se plantant près du petit corps de la fille leur a expliqué avoir été surprise par ce corps qui est tombé du haut juste à côté de son pied. Elle leur a fait remarquer que la fillette est sans culotte. Mise à l'intérieur de l'ambulance, un policier lui a levé sa jupe pour vérifier si elle a été violée ou pas. Il n'a pas pu la regarder une seconde fois pour noter ce qu'il avait constaté dans son calepin. La partie intime de la fillette saignait encore. Les enquêteurs s'apprêtaient de monter sur la terrasse de la maison qui a été indiquée par la femme quand un voisin du quartier leur a montré un jeune homme qui était parmi les badauds : «C'est lui qui y occupe une chambre…». Le jeune homme a fait semblant d'être uniquement un curieux qui vient d'assister à ce qui est arrivé à Nour El Houda. Les enquêteurs qui ont remarqué que le jeune homme était en état d'ivresse et sans aucun doute drogué l'ont conduit à sa chambre située sur la terrasse. Et ils ont remarqué une culotte pour enfant maculé de sang. À qui appartient-il ? «À Nour El Houda » , a-t-il lâché sans résistance. Menotté, il a été conduit au commissariat de police. Il s'appelle Yassine, âgé de vingt ans. Ce repris de justice se drogue et s'enivre depuis son bas âge. Quand il a remarqué Nour El Houda, ce jeudi 26 avril, qui jouait au quartier, il l'a appelée pour lui acheter des cigarettes. Après quoi, il l'a conduite à sa chambre située sur la terrasse d'un immeuble de R+3. En fermant sa porte, il a obligé Nour El Houda de boire deux verres de vin rouge avant de passer à l'acte. Une fois l'avoir violée atrocement, il l'a jetée comme un sac en plastique plein d'ordures afin qu'il maquille son crime. À ce moment, Nour El Houda a été déjà évacuée à l'hôpital Al Ghassani, à Fès et a été sauvée de la mort. Son violeur sera traduit, le 20 mai, devant le juge d'instruction près la Cour d'appel de Fès. Les représentants de l'association « Touche pas à mon enfant», soutiendront Nour El Houda, qui aura certainement besoin d'un traitement psychologique.