Pour présenter son nouvel habillage, la TVM, qui s'appelle désormais «Al Aoula», a organisé samedi soir un grand show dédié à la musique urbaine. Une entrée en scène en toute beauté. Une première sur la Une. La première chaîne de télévision nationale appelée désormais Al Aoula entre dans une nouvelle ère. Après avoir modifié sa grille de programme en janvier 2007, la première chaîne de la Société nationale de la radio et de la télévision (SNRT) change d'habillage. Le logo est désormais en haut de l'écran à droite, les jingles et la charte graphique laissent supposer plus de fraîcheur. Pour inaugurer son nouvel habillage, cette chaîne a diffusé samedi soir 28 avril un spectacle dédié à la scène alternative marocaine. Les spectateurs avaient rendez-vous sur le petit écran avec «Al Aoula Show». La légendaire «Soirée du samedi» qui faisait souvent appel aux pionniers comme Abdelhadi Belkhayat ou Abdelwahab Doukkali fait place à la nouvelle génération. A 21 heures, un nouveau visage fait son entrée. Il s'agit de l'animateur de l'émission radio « VIP », Nourredine Karam sur la Chaîne Inter. Assis sur des caissons, en guise de chaises aux côtés de Omar Sayed de Nass El Ghiwane, l'animateur annonce la couleur. Les artistes invités sont des jeunes. Au nombre de six, ils représentent la nouvelle scène musicale au Maroc. Parmi eux, figurent Fnaïre, H Kayne, Big, Amarg Fusion, Darga et Hoba Spirit. Chacun de ces groupes a interprété deux à trois chansons à tour de rôle avant de prendre place aux côtés de l'animateur et de son invité. Et c'est Omar Sayed en vieux routier de la scène qui donne de la voix pour nous édifier sur les qualités des jeunes groupes. «Quand je vois la passion et l'engagement de ces jeunes, cela me rappelle ma jeunesse», dit-il, admiratif. Omar Sayed a d'abord énuméré les qualités du groupe de Marrakech Fnaïre et «Amarg fusion» d'Agadir. Nourredine Karam le prend au mot et essaie de trouver la raison qui a poussé Omar Sayed à faire une telle confession. «Les deux groupes proviennent de la région dont vous êtes issu», lui a-t-il dit, en guise de taquinerie. Il donne par la suite la parole aux groupes et les laisse s'exprimer sur leur aventure musicale. Les premiers à monter sur scène, les Fnaïre connus pour leur chanson «Ne touche pas à mon pays», évoquent leur style de musique et se définissent comme étant les porte-parole du Tklidi rap, ou le rap traditionnel. Ils annoncent la sortie de leur prochain album intitulé «Yed El Hanna» qui sort dans quelques mois. Ceux qui venaient tout juste d'éditer leur dernier opus en ont profité pour faire leur promo. Le cas de «Amarg Fusion» et «Hoba Hoba Spirit» est significatif. Ce dernier groupe qui compte à son actif près de quatre albums a voulu tordre le cou aux stéréotypes entretenus sur la musique des jeunes. «Cela faisait plusieurs années que nous militons pour ce genre de musique, il faut cesser aujourd'hui de coller aux formations de notre génération l'étiquette, souvent dépréciatives», de jeunes musiciens». Nourredine Karam lui demande s'il est possible de vivre aujourd'hui de la musique. Avec assurance, Réda Allali répond par un «oui» très révélateur. Une façon de dire que la nouvelle scène marocaine est en superbe forme. C'était un message d'espoir diffusé lors de «Al Aoula Show» auquel ont participé plus de deux-cents personnes, toutes réunies dans les studios de Ain Chock à Casablanca. SNRT : Historique des changements au sein de la RTM La Radio télévision marocaine a connu plusieurs changements ces dernières années. La première chaîne de télévision s'est transformée en Société nationale de radio et de télévision (SNRT) en avril 2005. Un mois après, Fayçal Laraichi sera confirmé à sa tête en tant que président-directeur général (PDG). La SNRT regroupe actuellement six chaînes de télévision Al Aoula, TV Laâyoune, Assadissa, Arrabiâ, Al Maghribiya et Arriyadia, ainsi que plusieurs radios. En mars dernier, il y aura deux nouvelles nominations à la SNRT. Mohamed Ayyad a été nommé directeur général. Latéfa Akherbach, quant à elle, a été désignée à la tête de la direction de la radio. Elle dirigeait, avant sa récente nomination, l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC) à Rabat.