Fès. Le célèbre bassin est victime des problèmes des variations spatio-temporelles des précipitations : sécheresses, inondations, effets de l'action anthropique, pollution, surexploitation des eaux souterraines et urbanisation non contrôlée. Selon un communiqué de l'Agence du bassin hydraulique du Sebou de janvier 2007, le bassin éponyme ne connaît pas pour le moment un déficit hydrique. Toutefois, d'autres contraintes sont présentes et menacent l'équilibre fragile du site. Selon le même rapport, ces contraintes sont la dégradation continue et prononcée de la qualité des eaux souterraines et des eaux de surface. «Le bassin de Sebou est malheureusement le plus pollué au Maroc», déplore les rédacteurs du rapport. Cette dégradation met en question la qualité des eaux et leur utilisation pour l'alimentation en eau potable. L'impact de la surexploitation excessive des eaux souterraines est visible dans divers sites de la région. La nappe de Fès-Meknès enregistre une baisse annuelle variant entre 2 et 4 mètres. Le déstockage moyen annuel est estimé à pus de 100m3 par an depuis 1980. Cette baisse entraîne un déficit global de 2 milliards de m3. L'exploitation excessive entraîne l'assèchement des sources (Saiss) et des dayas( Dayet Aoua), l'augmentation du coût du pompage et la diminution des débits d'étiage. Cette surexploitation compromettra aussi l'approvisionnement en eau potable des villes de Fès et Meknès. Une surexploitation qui engendrera le tarissement des sources et la mise en péril des investissements lourds installés dans le secteur de l'irrigation et également dans le secteur touristique. S'ajoute à cela, la faible valorisation de l'eau d'irrigation dans le domaine agricole. Les méthodes traditionnelles font perdre 50% de l'eau d'irrigation. Le retard d'aménagement des périmètres irrigués et la dégradation des réseaux d'irrigation sont aussi à déplorer. Selon le même communiqué, l'irrigation consomme actuellement 89% du potentiel en eau. D'un autre côté, le communiqué précise que l'irrégularité des précipitations et la fréquence des cycles de sécheresse constituent une des principales menaces pesant sur le bassin. Sur les deux dernières décennies, la diminution des apports en eau a été flagrante. Autres problèmes évoqués par le rapport, les pertes en mer et l'envasement des retenues de barrages. Bref, une situation complexe qui appelle à une politique privilégiant la protection des ressources et la promotion des modes d'exploitations économiques en eau. Le bassin hydraulique du Sebou en chiffres - Superficie : 40.000 km2 - Altitude moyenne : 695 m - Pluviométrie moyenne annuelle : 600 mm - Nombre d'habitants : 5.600.000 hab (1994): 6.235.880 hab (2004) - Apports eaux de surface : 5.600 Mm3/an - Capacite globale de stockage des barrages: 5836 mm3 - Volume régularisé : 2.600 Mm3/an - Taux de régularisation correspondant : 46% - Déverses en mer : 1500 Mm3/an - Volume d'eau utilisé (2005) : 2330 Mm3/an - Superficie agricole utile : 1.750.000 ha, 20% du potentiel national - Superficie irriguée : 357.000 ha (2005), 418.000 ha (à terme).