Le projet d'autonomie marocain continue d'être favorablement accueilli. Après les grandes puissances, ce sont la Jordanie, la Belgique et le Pérou qui lui réservent un accueil positif. Le Roi Abdallah II de Jordanie a affirmé, lundi 19 mars, le souci de son pays d'appuyer les efforts visant à parvenir à une solution politique à la question du Sahara et salué le projet d'autonomie proposé par le Maroc. Le Souverain hachémite s'est exprimé via un communiqué officiel suite à l'audience accordée à Mohamed Moatassim et Mohamed Yassine Mansouri, émissaires de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dépêchés à Amman par le Souverain. Le communiqué du cabinet royal jordanien indique que les émissaires marocains avaient présenté au Roi Abdallah II un exposé détaillé sur les derniers développements de la question du Sahara et les grandes lignes de l'avant-projet de la proposition d'autonomie du Sahara marocain. MM. Moatassim et Mansouri avaient également été reçus par le Premier ministre jordanien, Maarouf Al Bakhith et par le ministre des Affaires étrangères, Abdulillah Al Khatib. Ce dernier, à l'issue de ces entretiens, a souhaité voir le projet marocain pris en considération en tant que «prélude à un dialogue entre les deux pays frères, le Maroc et l'Algérie, permettant de parvenir à une solution à cette question, de mettre un terme à leur différend et de renforcer la paix et la stabilité dans la région». A Marrakech, c'est le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, qui s'était exprimé sur l'offre marocaine en marge de la tenue de la première session de la Haute commission maroco-belge. M. Verhofstadt a qualifié la proposition marocaine d'«initiative importante qui va faire avancer les choses». Il a également affirmé que son gouvernement attendait la visite d'une délégation marocaine à Bruxelles pour dévoiler les détails de l'offre du Royaume. «Ambitieuse et courageuse», affirme en écho Armand De Decker, ministre belge de la Coopération au développement, au sortir d'entretiens avec Taïeb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération. A Bruxelles, l'euro-député socialiste Alain Hutchinson déclarait, hier mardi devant le Parlement européen que le Maroc a fait preuve d'ouverture en proposant une autonomie régionale au Sahara à l'instar de ce qui est en vigueur dans d'autres pays et notamment en Europe. Le député belge, également vice-président de la délégation Maghreb au sein du Parlement européen, s'exprimait dans le cadre d'un débat sur le Sahara organisé en l'absence du Maroc à cause de l'ingérence de la présidente de cette délégation, l'Espagnole Luisa Fernanda Rudi Ubeda. Cette dernière voulait imposer ses diktats concernant la composition de la délégation marocaine. «Nous avons un Maroc qui change et qui fait preuve d'une ouverture témoignant d'une évolution de la part des autorités marocaines et de l'autre côté un Polisario qui s'est racrapoté autour de ses idées et qui voit régulièrement ses membres retourner vers le Maroc», a déclaré Alain Hutchinson au grand dam de l'ambassadeur algérien auprès de l'Union européenne présent au débat, mais n'ayant pas droit au chapitre. «Je crois qu'il y a une évolution politique et, en politique, il faut faire preuve de pragmatisme», a conclu M. Hutchinson. En Amérique Latine, la délégation Marocaine en tournée dans la région a été reçue par le président du Pérou. Alan Garcia, qui avait reçu, lundi, MM. Benaissa et Khelli Henna Ould Errachid, a qualifié la proposition marocaine de «positive». Pour le président péruvien, il s'agit là d'«un pas vers une solution qui permettra de surmonter l'impasse actuelle». Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération et le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) ont eu des entretiens avec des responsables au niveau du gouvernement et du Parlement péruviens.