La CGEM et la Fédération des chambres de commerce ont convenu d'un partenariat qui sera signé dans les prochains jours. L'heure de la réconciliation a sonné. La rencontre mardi 6 mars 2007 entre la Fédération des chambres de commerce, d'industrie et des services et la Confédération générale des entreprises du Maroc, marque la fin des divergences entre les deux institutions. Driss Houat de la FCCIM et Moulay Hafid El Alamy de la confédération patronale se sont quittés sur la ferme décision de mettre en place un partenariat visant à valoriser la complémentarité de ces deux organisations et à développer des synergies afin de contribuer à l'amélioration de l'environnement des affaires et au développement des activités économiques. Une convention en bonne et due forme sera signée ainsi dans les semaines à venir. «Par le passé, il y avait une confusion dans les rôles de chacun. D'où les divergences. Aujourd'hui, notre souci principal est de travailler de concert au service des entreprises et du Maroc», précise Driss Houat. Ce partenariat en vue est l'un des premiers jalons dans la longue marche devant mener les chambres de commerce marocaines à cesser d'être des «tremplins pour le Parlement », comme l'a si bien dit le mandataire numéro un des chambres de commerce. «Nous avons 28 structures à travers le Maroc, avec quelque 800 élus, 1000 cadres et une importante “couche“ de commerçants et d'entreprises qui représentent actuellement 1 million de personnes», renchérit M. Houat, convaincu qu'ensemble la CGEM et la fédération pourront mieux influencer les décisions prises au Parlement, à travers un lobbying plus efficace. Les chambres de commerce disposent actuellement d'une soixantaine de parlementaires. Il est question désormais, fait-on savoir auprès de la fédération, de nouveaux statuts et, partant, d'un nouveau mode de scrutin. «Nous allons revoir le code électoral des chambres avec le ministère de l'Intérieur, de manière que les représentants qui sont issus des chambres soient de vrais professionnels, représentants ceux qui les ont élus et non des dignitaires qui utilisent nos structures comme une échelle pour accéder au Parlement». Les nouveaux statuts déposés au Parlement ont déjà franchi le cap de la première chambre. Le texte devra être voté lors de la prochaine session, espère-t-on dans les secteurs concernés. En attendant, le contrat-programme, censé donner plus de ressources aux chambres de commerce est déjà finalisé. La signature qui se fera à la Primature est désormais une question de calendrier. «Actuellement, nous avons des moyens humains, mais pas de ressources suffisantes pour mener à bien des actions de promotion», rappelle M. Houat. Avec d'autres ressources que les “décimes“ sur la patente, les chambres de commerce pourront à l'instar de leurs consœurs européennes, gérer des zones industrielles, des foires, des écoles (l'école HECI de Paris n'est-elle pas gérée par une chambre de commerce ?), voire des gares et des aéroports. Des projections optimistes qui rappellent des temps passés et qui restent dans la sphère du réalisable. De son côté, la CGEM espère apporter, à travers ses entreprises, mieux structurées et bien organisées, le souffle nécessaire à la mise à niveau des petites entreprises affiliées aux chambres de commerce. La présence de tout l'état-major de Moulay Hafid El Alamy lors de la rencontre du 6 mars illustre bien cette volonté des grandes entreprises d'accompagner les adhérents des chambres vers le développement.