Annualiser le Festival, revoir à la hausse son budget (6 millions DH) et améliorer son contenu ainsi que la qualité de son organisation. C'est le plan annoncé pour faire du Festival de Tétouan un rendez-vous incontournable du cinéma méditerranéen. Comment hisser le Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan au rang des grands rendez-vous artistiques ? C'est la question qui a été au centre du conseil d'administration de la Fondation de ce Festival (FFICMT), tenu vendredi dernier à Tétouan. Dans une déclaration à «ALM», le président de cette Fondation, Nabil Benabdellah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a annoncé un nombre important de mesures pour «inscrire ce festival dans une démarche de professionnalisme». L'une des principales décisions prises en vue de professionnaliser cette grand-messe, est la révision à la hausse de son budget, à compter de la 13ème édition, prévue du 24 au 31 mars 2007. M. Benabdellah a évoqué un montant de plus de 6 millions DH, au lieu des 4 millions DH qui lui étaient alloués à cette manifestation. Plus de 2 millions DH de plus, dont 1 million est octroyé par le ministère de tutelle. Autre principale mesure, c'est de faire du Festival un rendez-vous annuel, après avoir été bi-annuel pendant une période longue et, parfois, très difficile. Pour s'en rendre compte, il suffit de rappeler que ce Festival a été interrompu en 2003, pour ne reprendre, très péniblement, qu'en 2005. Ce n'est qu'à partir de 2006, et précisément à partir du mois d'avril de l'année dernière, date à laquelle a été créée la Fondation du Festival, que l'espoir de la reprise est né. La 13ème édition marque ainsi le début d'une relance tant espérée pour un festival en quête de légitimité, voire de leadership, dans la cartographie des festivals de cinéma méditerranéens. Cette édition se démarque, en effet, par un contenu à la fois copieux et de qualité. Parmi les 30 films sélectionnés en compétition, deux films marocains inédits disputeront le Grand Prix de la ville de Tétouan, doté de la coquette somme de 100 000, 00 DH. Il s'agit des deux films de long-métrage «Les Anges de Satan» d'Ahmed Boulane et «Le Jeu d'amour » de Driss Chouika, sans compter que le privilège de l'ouverture de cette grand-messe reviendra à un autre film national, en l'occurrence «Le Rêve marocain» de Jamal Belmejdoub. Le jury, qui sera appelé à départager les trente films en lice, sera présidé par le réalisateur marocain Hamid Bennani. Ce jury compte parmi ses membres une pléiade d'illustres personnalités du monde du cinéma, dont l'actrice égyptienne Ilham Chahine, la réalisatrice et actrice française Brigitte Rouan et l'Espagnol Carlos Rosado, un professionnel de l'audiovisuel. En marge de la compétition, le programme prévoit un hommage appuyé à la nouvelle vague du cinéma italien. Après le Festival international du film de Marrakech, qui a dédié sa dernière édition aux pères fondateurs du néo-réalisme italien, le Festival de Tétouan veut présenter aujourd'hui le jeune et dynamique cinéma italien. Dans le même esprit, le Festival de Tétouan prévoit un autre hommage aux Iles Canaries à travers un cycle de projections destinées à faire découvrir un cinéma canarien qui a le vent en poupe. L'Egypte, elle, ne sera pas en reste. Le Festival rendra hommage à l'une des figures marquantes de la scène lyrique et cinématographique égyptienne, à savoir Abdelhalim Hafed. Plusieurs spécialistes de ce grand chanteur, dont des cinéastes, tâcheront de mettre davantage en lumière la vie et l'œuvre de ce grand artiste. Parmi les invités, il y a lieu de citer Majdi Abdelmonaïm (DG de Radio Caire), qui est un ancien camarade de l'artiste regretté, et Samir Nacer, auteur d'un documentaire dévoilant des aspects cachés de la vie du «Rossignol brun».