Certaines mesures proposées par le projet de loi portant code de la route actuellement en discussion devant la commission parlementaire de l'Intérieur, de la décentralisation et des infrastructures, ont suscité une vive polémique. Le chapitre sur les infractions et amendes du projet de loi portant code de la circulation routière, qui prévoit l'augmentation du montant de celles-ci, divise les membres de la commission de l'intérieur, de la décentralisation et des infrastructures à la Chambre des représentants. Pour certains, l'augmentation des amendes donnera un sérieux coup de pouce à la corruption. «De prime abord, nous sommes contre cette augmentation des amendes dont la valeur peut atteindre jusqu'à 3000 DH. C'est trop exagéré compte tenu des revenus des citoyens marocains», indique Khalil Dehhi du groupe istiqlalien de l'Unité et de l'égalitarisme. Et d'ajouter : «Il est vrai que le ministre s'est engagé à mécaniser les opérations de contrôle et, de ce fait, réduire le pouvoir de décision des agents chargés de cette mission, mais, le montant des amendes demeure très élevé». Pour M. Dehhi, «la lutte contre les accidents de la circulation routière ne doit pas être focalisée uniquement sur la répression, mais également sur l'éducation et la sensibilisation». M. Dehhi a tenu à souligner que «le projet de loi dans son ensemble apporte des éléments positifs pour lutter contre le fléau de l'insécurité routière». De son côté Mohamed Moubdiî, président de la commission de l'Intérieur, de la décentralisation et des infrastructures à la Chambre des représentants et membre du groupe de l'Union des mouvances, s'est prononcé pour l'augmentation desdites amendes: «Les accidents de la route tuent chaque année près de 4000 personnes. Pour mettre fin à cette hécatombe, il faut mettre en place une batterie de mesures répressives comme l'augmentation du montant des amendes». L'article 22 relatif au permis de conduire à points a également suscité polémique. Aux termes de cet article, le titulaire du permis de conduire disposera d'un capital de points qui se réduira à chaque infraction constatée et, une fois ce capital épuisé, le permis sera annulé de manière définitive. Le contrevenant doit, dans ce cas, repasser l'examen pour l'obtention dudit permis. Lors d'une réunion, tenue mercredi dernier, les membres de la commission ont qualifié cette proposition de «mesure sévère», exprimant leur inquiétude de voir cette mesure encourager la prolifération du phénomène de la corruption. Les parlementaires ont plaidé pour l'adoption d'une approche conciliatrice avec le citoyen tout en procédant à l'application graduelle de la loi.
Des chantiers pour renforcer la sécurité routière A l'occasion de la journée nationale de la sécurité routière, célébrée le 18 février, le ministre de l'Equipement et du Transport, Karim Ghellab, a effectué une visite dans plusieurs régions pour s'enquérir des réalisations dans le domaine de la sécurité routière. A Laârjate (Salé), le ministre a visité le chantier de construction d'une station fixe de contrôle du tonnage des véhicules située sur la route nationale N°6. Le projet de construction de cette station fait partie des mesures urgentes qui contribueront à la maîtrise de 80 % du trafic des poids lourds au Maroc. Quatre autres stations seront construites dans d'autres points stratégiques à Fès, Tanger, Marrakech et à Agadir. A Rabat, M. Ghellab a également inauguré à Témara un circuit d'éducation routière visant à éduquer les enfants de 5 à 15 ans sur le respect du code de la route à travers des cours théoriques et pratiques.