Des cardiologues canadiens séjourneront au Maroc du 7 au 22 avril afin de soigner gratuitement une cinquantaine d'enfants atteints de cardiopathies graves. Pour la deuxième année consécutive, une équipe de cardiologues canadiens arrive au Maroc pour une mission humanitaire qui s'inscrit dans le cadre d'une entente de collaboration signée en mars 2005, entre le CHU Sainte-Justine de Montréal, l'association Les bonnes œuvres du cœur de Casablanca et l'ONG québécoise Mobilisation enfants du monde (MEM). Cette mission vise notamment à développer une collaboration étroite entre le programme des sciences cardiaques des deux partenaires canadien et marocain et à supporter le développement de l'équipe médicale marocaine dans la prise en charge des enfants atteints de pathologies cardiaques pour que ceux-ci soient traités à Casablanca. «Cette mission fait suite à celle entreprise en mars 2006, au cours de laquelle 41 patients avaient été traités par chirurgie ou par cathétérisme cardiaque», indique le Dr. Saïd Ejjennan, président de l'association Les bonnes œuvres du cœur. La présélection des patients est en cours et l'un des cas les plus représentatifs des diagnostics que l'équipe prévoit d'opérer est la correction de la tétralogie de Fallot. Il s'agit d'une malformation cardiaque que l'on corrige par une chirurgie à cœur ouvert alors que le patient est encore un nourrisson. Ce genre d'opérations délicates est pratiqué avec succès à Montréal depuis plusieurs années. «Peuvent bénéficier de ces opérations, les enfants issus de familles défavorisées, il suffit de contacter notre association qui, immédiatement, procède à une enquête sociale. Les parents constituent alors le dossier avec l'aide d'une assistante sociale. Une fois le dossier bien ficelé et accepté, on procède gratuitement à l'opération», explique, dans une déclaration à ALM, le Dr. Saïd Ejjennan qui rappelle que l'objectif «est de sauver des vies humaines notamment les enfants souffrant de malformations cardiaques». Sans ambages, ce spécialiste affirme ques «pour ces opérations, les enfants issus de familles démunies ne déboursent pas un seul centime». L'association Les bonnes œuvres du cœur qui prend tout en charge reçoit des aides de mécènes nationaux et internationaux qui contribuent ainsi à redonner le sourire à ces enfants et à leurs familles. «Une mention spéciale est à décerner aux Marocains installés au Canada dont entre autres, Saïd Chargui et Jammaleddine, qui ne lésinent pas sur les moyens et participent spontanément à cette œuvre caritative». Les 17 membres de l'équipe canadienne qui se rendront cette année au Maroc souhaitent participer au traitement de 50 patients, soit 30 patients par cathétérisme cardiaque et 20 par chirurgie, dont 18 à coeur ouvert. Le Dr Joaquim Mirs, cardiologue et responsable de la mission au Maroc, affirme que «l'un des objectifs principaux de cette initiative est d'enseigner les techniques de ces interventions complexes aux médecins de l'Institut humanitaire cardio-pédiatrique de Casablanca, afin qu'ils deviennent autonomes pour le traitement de cardiopathies plus complexes». Les spécialistes québécois souhaitent également privilégier le transfert d'expertise à leurs collègues marocains de manière à ce que cette mission atteigne ses objectifs. Leur mission tient lieu aussi d'école puisqu'elle permet le transfert d'expertise, de connaissances et de pratiques médicales et administratives aux médecins marocains. On estime à 300.000 le nombre d'enfants marocains atteints d'une malformation cardiaque. Leur traitement exige un matériel élaboré et une expertise qui fait encore défaut dans le pays. Seule une infime partie de ces enfants dispose des ressources financières nécessaires pour obtenir des soins, la plupart du temps à l'étranger. La grande majorité des autres décèdent dans les premiers mois ou, au mieux, au cours des premières années de leur existence.