Les 16 meurtriers présumés poursuivis dans l'affaire du meurtre d'un avocat et de son épouse devront comparaître lundi 12 février devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Meknès. C'est lundi 12 février que l'affaire du meurtre de l'avocat du barreau de Meknès et de son épouse sera de nouveau devant la justice. Les 16 meurtriers présumés de Me. Ibrahim Hassitou et de son épouse Maria Bennani, portés disparus depuis le 16 février 2005, devront comparaître devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Meknès. De source judiciaire, les mis en cause doivent répondre des chefs d'accusation de constitution de bande de malfaiteurs, d'homicide volontaire avec préméditation, de mutilation de corps, de dissimulation des traces de crime et d'objets provenant de délit, de vol qualifié, de proxénétisme, d'adultère et de complicité. Dès l'annonce de la disparition de ce couple, les services de la sécurité de la ville, sur ordre du parquet près la Cour d'appel de Meknès, se sont «mobilisés et ont oeuvré en coordination avec leurs collègues de Rabat pour démêler l'écheveau de ce double crime». Des efforts qui ont abouti à l'arrestation à Rabat de l'un des accusés dont l'interrogatoire a permis l'identification des autres complices. Ainsi, les éléments de la police ont appréhendé les trois frères El Bouaami, bouchers de leur état au quartier Nejjarine, dans l'ancienne médina de Meknès. Passés aux aveux, ils ont dévoilé les détails du crime ainsi que le lieu où ils se sont débarrassés des restes des corps des victimes. Pour rappel, un avis de recherche international a été lancé à l'encontre de Aziz Akd, en cavale depuis le déclenchement de cette affaire, et qui a abouti à son arrestation en août dernier en Espagne. Son épouse a été aussi arrêtée sous l'accusation de participation au crime et d'adultère. Deux autres femmes ont été arrêtées pour achat de bijoux appartenant à l'épouse assassinée. Ont également été saisis les outils qui ont servi au crime ainsi que les objets volés appartenant aux deux victimes. Sous la supervision du procureur général du Roi près la Cour d'appel de Meknès, la reconstitution du crime a eu lieu le 18 juin dernier. Cette reconstitution a montré que les agresseurs se sont introduits par effraction dans le domicile des victimes qu'ils ont égorgées et dont ils ont mutilé les corps avant de les transporter jusqu'à Oued Cherrat, près de la ville de Témara. Un acte odieux Le barreau de Meknès estime que le meurtre de Me. Ibrahim Hassitou et de son épouse Maria Bennani est un "acte criminel odieux". Conséquence d'un conflit qui s'était déclenché entre l'avocat et les frères El Bouaami, propriétaires d'un restaurant populaire situé dans l'ancienne médina, ce crime a suscité la réaction du barreau de la capitale ismaïlienne qui a publié le 18 juin un communiqué dans lequel il dénonce ce crime et appelle l'Association des barreaux du Maroc à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer les meilleures conditions de travail aux avocats et préserver leur dignité et leur sécurité.