PSA Peugeot-Citroën annonce un recul moins marqué que prévu de sa marge opérationnelle 2006 tout en esquissant, par la voix de son nouveau président du directoire Christian Streiff, une nouvelle inflexion stratégique pour les années à venir. Le groupe automobile, qui a vu sa rentabilité tomber à 2,0% l'an dernier contre 3,4% en 2005, va ainsi faire de la qualité sa "priorité numéro un", tout en multipliant le lancement de nouveaux modèles. Christian Streiff, qui a officiellement pris ses fonctions l'avant-veille et qui a déjà mis en place une nouvelle équipe de direction, a également déclaré qu'il n'avait aucun "dogme" concernant une éventuelle alliance avec un autre constructeur, une évolution que son prédécesseur Jean-Martin Folz avait toujours refusée. Lors d'une conférence téléphonique, il a donné deux rendez-vous, l'un à la mi-mai, vraisemblablement lors de l'assemblée générale, l'autre en septembre. Le premier sera l'occasion pour PSA de dévoiler son programme sur les trois prochaines années dénommé "Cap 2010". Le second sera consacré à la stratégie à plus long terme, au-delà de 2010. Outre la qualité, Christian Streiff a déclaré que les trois autres priorités pour PSA étaient désormais la réduction des coûts, une accélération du lancement de nouveaux produits et le développement à l'international. A ce sujet, le nouveau président du directoire a marqué une inflexion par rapport à la stratégie suivie par son prédécesseur, en disant qu'il ne comptait pas augmenter encore ses partenariats avec d'autres constructeurs -actuellement PSA en compte sept- et en se montrant ouvert à une idée d'alliance. «Si la palette de coopérations augmente, ça risque de la compliquer. Il faut l'approfondir, en tirer un maximum. Cela reste un pilier de la stratégie. Au-delà de ça, nous regarderons de façon ouverte et de façon désintéressée tout ce qui se présente. Il faut être prudent mais il n'y a pas de dogme», a-t-il déclaré. «La mission qui m'a été confiée est simple : retrouver le plus vite possible croissance et rentabilité pour PSA», a résumé Christian Streiff. «La qualité, c'est pour moi le chantier de la décennie» a-t-il martelé. Puis d'ajouter : «la direction qui s'installe va avoir l'obsession de la productivité et du résultat à tous les échelons. Il faut réduire drastiquement les coûts et les délais des nouveaux lancements». La marge opérationnelle de la seule division automobile a davantage reculé que celle du groupe dans son ensemble, avec une chute de 70,9% à 267 millions d'euros, soit 0,6% du chiffre d'affaires, contre 2,0% il y a un an. «L'évolution des volumes de production, les effets de "mix" produit et de "mix" géographique, l'impact global des normes Euro IV sur les coûts de fabrication et la hausse des prix des matières premières ont eu en 2006 un impact fortement négatif sur la marge opérationnelle de Peugeot et Citroën», a pour sa part souligné PSA dans un communiqué. Pour l'année 2007, le groupe ne se fixe pas d'objectifs précis, soulignant qu'elle restera marquée par la "stabilité du marché européen" et un "environnement fortement concurrentiel". PSA dit cependant que la «nouvelle étape dans le rajeunissement des gammes -les utilitaires Peugeot Expert et Citroën Jumpy, le C4 Picasso, l'élargissement de la famille 207, les 4x4 Peugeot 4007 et Citroën C-Crosser- ainsi que la "montée en puissance" des modèles lancés en 2006 -la 207, le Grand C4 Picasso- doivent "permettre au groupe de retrouver la croissance de ses volumes en Europe». Enfin et comme c'est le cas depuis plusieurs années, le constructeur table de nouveau sur une "dynamique de croissance" hors des pays d'Europe occidentale.