Après Google et Microsoft, les éditeurs belges de journaux francophones s'en prennent désormais à Yahoo!. Ils lui reprochent de diffuser leurs contenus sans leur verser de compensation financière. Les éditeurs belges de journaux francophones reprochent à Yahoo de diffuser leurs contenus sans leur verser de compensation financière. Comme la consultation des articles anciens est payante sur les sites des éditeurs, ils considèrent que les diffusions gratuites de leurs articles sur Yahoo sont non seulement une violation des droits d'auteur mais sont la cause d'un manque à gagner. L'avocat de Copiepresse, une association d'éditeurs belges de la presse francophone, a signalé qu'il avait envoyé à Yahoo! une lettre de mise en demeure pour qu'il cesse de publier les articles des journaux belges, sans autorisation préalable. Copiepresse pourrait intenter donc une action en justice en cas de non coopération de la firme californienne. «Nous confirmons que Copiepresse nous a contactés récemment pour la première fois concernant les résultats apparaissant via la fonction "cache" sur notre moteur de recherche et que nous allons y répondre de manière appropriée», indiquent les responsables de Yahoo! « Il s'agit ici de résultats provenant d'une recherche algorithmique sur le web. D'une manière générale, Yahoo! est soucieux du respect des droits d'auteur des fournisseurs de contenu», ajoutent-ils. On signale dans ce sens que la même accusation avait été portée envers Google l'année dernière. Suite à une audience en août 2006, le moteur de recherche avait été condamné, le 5 septembre dernier, par la justice belge. Ainsi Google a retiré la version belge de son portail d'actualités « Google News » tous les articles des éditeurs adhérents à Copiepresse, sous peine d'être astreint à une amende de 1 million d'euros par jour de retard. Les responsables de Google, absents lors de cette audience d'août dernier, avaient demandé un nouveau jugement. Le 24 novembre dernier avait donc eu lieu une seconde audience dont la décision doit être rendue d'ici la fin du mois de janvier, selon Me Magrez, l'avocat de Copiepresse. A l'heure actuelle, Google aurait accumulé une ardoise de quelque 100 millions d'euros. Le conflit avec Microsoft s'est déroulé beaucoup plus calmement, le géant de Redmond ayant entamé, dès la réception de la lettre de mise en demeure, des négociations avec les éditeurs belges. Pour les avocats de Google, le groupe "respecte les règles de droit, y compris sur les droits d'auteurs". «L'enjeu aujourd'hui, ce n'est pas les droits d'auteurs, mais l'argent», ont-ils précisé, accusant les éditeur de vouloir profiter des bons résultats financiers de la société. Arguant que Google News est "un moteur de recherche et non un portail d'informations", ils estiment que le géant de Mountain View, qui n'a qu'une "fonction de poteau indicateur", n'a pas à payer de droits d'auteur car il se contente de renvoyer aux sites des journaux. Ils précisent que "le trafic qui vient de Google représente 10% du trafic des sites des éditeurs". Notons que le système Google Actualités ne fait que reprendre les titres et le début des articles présents en ligne sur les journaux du net. En cliquant sur un titre, on se retrouve alors sur le site et l'article du journal concerné. Les éditeurs, eux, n'en démordent pas. Ils estiment que Google News porte atteinte aux droits des auteur (journalistes, photographes, ...) en ne leur demandant pas d'autorisation préalable et en ne versant aucune rémunération.