La démission du chef d'état-major, Dan Haloutz, a ébranlé davantage le cabinet Olmert, qui était déjà en chute libre dans les sondages israéliens. Le chef d'état-major israélien, le général Dan Haloutz, a présenté sa démission mardi. Un départ qui vient s'ajouter à l'ouverture d'une enquête policière contre le Premier ministre, Ehud Olmert, affaiblit sérieusement le gouvernement israélien déjà en chute libre dans l'opinion publique d'après les sondages. Selon un sondage publié vendredi dernier, seulement 14% des Israéliens soutiendront Olmert, dont le parti centriste Kadima perdrait près des deux tiers de ses sièges si des élections sont organisées aujourd'hui. Le général Haloutz est le plus haut responsable à quitter ses fonctions à la suite des ratés de la guerre au Liban. Il s'est engagé lors d'une réunion avec les autres membres de l'état-major à procéder à une «transition ordonnée» pour sa succession, a indiqué mercredi un porte-parole militaire. Une majorité d'Israéliens, ainsi que les partis d'opposition, estiment que qu'Ehud Olmert et le ministre de la Défense, Amir Peretz, doivent eux aussi démissionner. La situation du Premier ministre est d'autant plus fragilisée que le procureur de l'Etat a ordonné mardi l'ouverture d'une enquête criminelle à son encontre dans un scandale financier. Le quotidien "Maariv" souligne qu'après le départ de Dan Haloutz, annoncé mardi, « c'est désormais au tour d'Amir Peretz de quitter ses fonctions pour permettre à l'armée de s'engager dans une nouvelle voie. Quant à Olmert, c'est à l'opinion publique de juger ». Avec la démission du général, les appels au départ des "politiques" ont repris. Le député de l'opposition et ancien général, Effie Eitam, jugeait que ces derniers ne doivent pas «s'absoudre eux-mêmes de la responsabilité ». « La débâcle (de la guerre du Liban, NDLR) se concentre sur le triumvirat Olmert-Peretz-Haloutz», notait-il sur les ondes de la radio de l'armée. Les partis d'opposition de droite et de gauche ont estimé mercredi que M. Olmert devait quitter ses fonctions sans même attendre les conclusions de la commission d'enquête officielle sur la guerre du Liban qui doivent être rendues publiques au début février. La radio militaire a également évoqué la possibilité que la départ du général Haloutz ait un «effet domino» en entraînant les démissions de MM. Olmert et Peretz. Hanan Cristal, commentateur politique de la radio publique, estime que le sort d'Ehud Olmert est également lié à la «capacité de survie» de son parti Kadima, composé pour l'essentiel d'anciens membres du Likoud (droite) et du Parti travailliste. La guerre israélienne contre le Liban a fait 1.200 morts, des civils libanais pour la plupart. L'Etat hébreu affirmait, quant à lui, avoir tué 600 combattants du Hezbollah. Côté israélien, on compte 159 morts, dont 39 civils tués par les roquettes du Parti de Dieu. Avant l'arrêt des combats, le 14 août, l'unité qui avait présidé en Israël au lancement de la guerre s'était effondrée. Outre les familles des soldats tués, nombre de réservistes se sont depuis plaints du manque d'ordre et d'objectifs clairs, d'avoir été mal équipés, et même d'avoir manqué de vivres. Des généraux de réserve ont reproché à Haloutz, issu de l'armée de l'air, d'avoir privilégié les bombardements de l'aviation au détriment des opérations au sol. Enquête sur Ehud Olmert La police israélienne va ouvrir une enquête sur le rôle du Premier ministre Ehud Olmert dans la privatisation de la banque Leumi, l'une des plus grandes institutions financières de l'Etat hébreu, a annoncé mardi le ministère de la Justice. S'il est inculpé, il sera probablement contraint de démissionner. Ehud Olmert est soupçonné d'être intervenu, alors qu'il était ministre des Finances par intérim en 2005, en faveur d'un homme d'affaires, Frank Lowy, candidat à la reprise d'une partie du capital de la banque Leumi. Le Premier ministre israélien est déjà impliqué dans plusieurs enquêtes pour corruption, mais aucune charge n'a été jusqu'à présent retenue contre lui.