L'actuel chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), allié du réseau terroriste Al-Qaïda, vient d'appeler les Algériens à s'en prendre aux Français. «Aux Algériens je dis (...) : les Français et les alliés des croisés qui occupent notre pays (le monde musulman) sont à votre portée, tout comme les gorges de ceux qui ont vendu le sang des martyrs». Ces propos sont ceux d'Abdel Kader Droukdel, alias Abou Moussab Abdelouadoud, actuel chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Dans une vidéo mise en ligne mardi sur un site fréquemment utilisé par des mouvements extrémistes islamistes, le n°1 de ce groupe armé invite les Algériens à s'en prendre aux Français et à leurs alliés. «Combattez les ressortissants de France et les agents des croisés qui occupent notre terre», a-t-il lancé. «Nos pères et nos ancêtres ont combattu la France croisée, qu'ils ont expulsée dans l'humiliation», ajoute-t-il, déplorant que «la France, sortie par la porte, revienne aujourd'hui par la fenêtre en Algérie». Abdelouadoud, vêtu d'une veste de treillis, une kalachnikov à ses côtés, dépeint, dans son message, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, sous les traits d'un voleur qui autorise les compagnies étrangères "infidèles" à piller les richesses pétrolières du pays. «Ô Bouteflika, ses agents généraux et ses maîtres croisés, sachez que nous venons à vous avec la volonté et le pouvoir de Dieu. Nous aimons mourir autant qu'ils aiment boire», prévient-il. Il a même accusé le président algérien de « combattre l'Islam sous la bannière du leader de l'hérésie, les Etats-Unis, et d'avoir noué des liens d'amitié avec l'ennemi d'hier, la France ». Le chef du GSPC dénonce «l'axe du Mal conduit militairement par l'Amérique et culturellement par la France, avec le soutien de l'Otan». L'organisation islamiste est née en 1998 d'une scission du GIA. Ce groupe armé considéré comme l'un plus structurés en Algérie, serait entré en contact en octobre 2004 avec feu Abou Moussab Al-Zarqaoui à l'époque où ce dernier était encore chef d'Al-Qaïda en Irak. Dans son message vidéo du 11 septembre 2006, le numéro deux de cette organisation terroriste internationale, Ayman Al-Zawahiri, avait officialisé les liens avec le GSPC. Il lui a demandé d'être «un os dans la gorge des croisés américains et français, de semer la peur dans le cœur des traîtres et des fils apostats de France et d'écraser les piliers de l'alliance croisée». Le GSPC, dont l'émir désignait déjà la France comme son ennemi numéro un dans un message sonore diffusé en 2005, avait alors déclaré prêter allégeance à Al-Qaïda. A l'adresse d'Oussama Ben Laden, il y avait dit : «Nous attendons impatiemment tes instructions et recommandations pour la période à venir. Dieu nous a récemment dotés d'armes et de munitions». En décembre 2006, le mouvement avait revendiqué un attentat près d'Alger contre un autocar transportant des expatriés travaillant dans le secteur pétrolier. Un Algérien avait été tué et neuf personnes blessées, dont quatre Britanniques et un Américain. Le GSPC recrute pour l'Irak Les réseaux spécialisés dans le recrutement des jeunes pour le djihad en Irak activent toujours dans la région d'El-Oued, à 650km au sud d'Alger, et cela malgré le démantèlement de plusieurs cellules de recrutement et de soutien, rapporte mardi la presse algérienne. Six jeunes, âgés entre 20 et 24 ans, ont quitté récemment El-Oued pour rejoindre l'Irak afin de participer à des opérations de terrorisme aux côtés d'Al-Qaïda, indique le quotidien "El Watan" qui précise que ces nouvelles recrues ont décidé de rejoindre l'Irak juste après l'exécution de Saddam Hussein. «Le GSPC a donc, de nouveau, réactivé ses réseaux dormants qui avaient déjà recruté des jeunes de la région d'El-Oued dont le plus connu, Khelf Allah Ouahid, 24 ans, est mort dans une opération kamikaze en Irak», note le journal "Liberté".