Dès le mois de mars 2007, un label mis en place par la nouvelle équipe dirigeante de la CGEM sera décerné aux entreprises dont les systèmes managériaux englobent la responsabilité sociale. Adoptée à l'unanimité le 14 décembre 2006, la charte de la responsabilité sociale de la CGEM marque un point de rupture . Les concepts de «Entreprise citoyenne» passe à la trappe cédant la place à un label unique et mesurable. «C'est le point de départ d'une série de réformes», explique Moulay Hafid Elalamy, président de la Confédération patronale marocaine. «Nous souhaitons avoir des entreprises qui se développent au maximum tout en assumant leur responsabilité sociale. Les deux ne sont pas antinomiques», poursuit-il. Dès la semaine prochaine, les 14 commissions de la CGEM rencontreront les différents membres du Conseil national d'entreprises. C'est l'aboutissement d'un long processus pour cette carte sociale qui, avant d'être adoptée, est passée par plusieurs étapes. Le texte a été déjà soumis à une vingtaine de personnalités qualifiées, des dirigeants d'entreprises qui ont eu à apposer leurs remarques. Par la suite, les 150 membres de la Commission du conseil national d'entreprises ont eu 20 jours pour examiner le document élaboré en neuf points et en 40 objectifs . Présentée comme une véritable révolution culturelle, cette charte comporte un référentiel précis d'objectifs de responsabilité sociale au patronat marocain. Dès le mois de mars 2007, les entreprises dont les systèmes managériaux seront reconnus conformes à cette charte pourront obtenir le label CGEM de «gouvernance responsable » (LGR). Cette conformité sera évaluée par des tiers indépendants accrédités par la CGEM. Pour inciter les entreprises à adhérer à cet engagement, le label est assorti d'un certain nombre d'avantages y compris financiers auprès d'un certain nombre de banques ainsi que des traitements préférentiels avec les administrations fiscales, douanières, de sécurité sociale et de formation professionnelle. Une véritable boucle vertueuse entre les entreprises et leurs partenaires. Les objectifs de responsabilité sociale ont été définis à partir des normes internationales relatives au respect des droits de l'Homme sur les lieux de travail. Le label vise à l'amélioration continue de la gestion des ressources humaines, à la protection de l'environnement, au respect des intérêts des clients, à l'intégration des normes du travail dans la sélection des fournisseurs, à la prévention effective de la corruption, la transparence et la probité du gouvernement d'entreprise et l'engagement sociétal. Pour conduire ce processus, le président de la CGEM, M. Hafid El Elalamy a sollicité de Vigeo un partenariat stratégique dont la première étape a donné lieu à la rédaction de la charte de responsabilité sociale et qui se poursuivra par des audits d'évaluation préalables à l'attribution du label. Toutes les entreprises implantées au Maroc sont éligibles à ce programme qui englobe aussi, précise Fouad Benseddik de l'agence Vigeo, «le respect des droits de l'Homme, de l'environnement mais aussi l'observance des règles de concurrence loyale ».