La gauche est de retour en force. Elle semble en avoir assez d'être toujours dans l'opposition et demande plus d'"intégration". Ahmed Benjelloun est de la partie, comme le PSU ou alors le Parti travailliste d'Abdelkarim Benatiq. La gauche, essentiellement la frange non gouvernementale ou non représentée au Parlement, sera de retour en cette année 2007. Les camarades d'Ahmed Benjelloun, patron du PADS (Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste, émanation de l'USFP), ont décidé de mettre fin à de longues années de boycott des élections. Pour eux, le climat général a changé malgré des lois électorales qu'ils fustigent toujours. Le PSU, seul parti de la gauche à tolérer les courants, aura son mot à dire. Les Sassi, Moujahid et Hafid ont créé l'événement en juillet dernier, en allant à la rencontre de hauts responsables pour des explications entre quatre yeux. Leur parti, présent au Parlement, s'attend à un congrès houleux pour terminer le travail de réflexion sur soi et attaquer un important tournant, tout en continuant à clamer, à la face de l'USFP, qu'il ne faut pas rêver de rééditer la fusion-absorption du défunt PSD (Parti socialiste démocratique de Aïssa Ourdighi et Latifa Jbabdi). La gauche, c'est aussi un nouveau-né dans la famille et il est des plus turbulents. Nous avons nommé le Parti travailliste d'Abdelkarim Benatiq qui a commencé par les protestations contre les lois électorales pour finir par orchestrer un méga-show de 8.000 jeunes à Rabat. Les islamistes sont avertis. Ils ne sauraient prétendre, seuls, à de gigantesques mobilisations. Noubir Amaoui et les dissensions au sein de la CDT (Confédération démocratique du travail) et au CNI (Congrès national ittihadi) ont été à l'origine de l'émergence d'un autre nouveau parti de gauche, le Parti socialiste du docteur Abdelmajid Bouzoubaâ. Tout ce beau monde sera présent aux élections de 2007. A l'exception de Annahj Addimocrati, dont les militants estiment que ce n'était pas encore le moment de franchir le pas. Abdellah El Hourrif et ses camarades semblent plutôt branchés côté Tindouf pour le moment. Les partis de la gauche marocaine ont montré un certain "savoir-faire" lors des manifestations contre la vie chère organisées partout au Maroc et couronnées par une petite démonstration de force à Rabat, la semaine dernière. C'est cette gauche aussi qui a fait pression pour arracher l'allégement des dispositions du projet de la loi organique de la Chambre des Représentants. Ses militants, pour se porter candidats, n'auront pas à "quémander" les 100 signatures d'élus dans la moitié des régions du Maroc. 100 signatures de simples électeurs feront l'affaire. 2007 serait-elle synonyme de la réédition des "percées" faites par les Driss Benzekri, Ahmed Herzenni et Kamal Lahbib ? Réponse dans quelques mois, le temps de nouvelles joutes électorales et d'un passage, décisif, aux urnes pour départager la quarantaine des partis politiques marocains.