L'Iran continue de défier l'Occident. En réponse aux sanctions commerciales votées à l'unanimité par l'ONU, Téhéran entreprend d'installer 3000 centrifugeuses à la centrale nucléaire de Natanz. L'Iran a condamné dimanche la résolution adoptée la veille par le Conseil de sécurité de l'Onu, et lui imposant des sanctions, en la qualifiant de «bout de papier froissé» et en décidant d'accélérer ses activités d'enrichissement de l'uranium. Le président Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que les pays qui ont voté cette résolution regretteraient leur « initiative légère». L'Iran affirme que son développement nucléaire, resté secret durant des années, vise à produire de l'électricité et non à mettre au point des armes atomiques comme on l'en accuse. Le principal négociateur iranien pour les questions nucléaires, Ali Larijani a, pour sa part, annoncé que l'Iran répliquerait aux sanctions par la mise en oeuvre de son projet d'installation de 3.000 centrifugeuses dans sa centrale nucléaire de Natanz. Deux cascades de 164 centrifugeuses y sont déjà en service. «Nous allons commencer nos activités d'installation sur le site de Natanz », a déclaré Larijani au journal Kayan. Et d'ajouter : «C'est notre réponse immédiate à la résolution et nous irons de l'avant à grande vitesse». Téhéran, qui a refusé de suspendre l'enrichissement d'uranium en échange de mesures économiques incitatives, a jugé la résolution «illégale» en faisant valoir qu'elle outrepassait les compétences du Conseil de sécurité. La Chine, qui a voté la résolution, a recommandé dimanche une reprise du dialogue pour désamorcer la crise sur le nucléaire iranien, estimant que les sanctions ne permettraient pas de régler le problème. La résolution 1737 exige de Téhéran qu'il cesse toute recherche sur l'enrichissement d'uranium, et suspende également ses activités de recherche et développement pour la fabrication et le lancement d'armes atomiques. Le noyau dur des sanctions est l'interdiction d'importer et d'exporter des matériaux et technologies dangereux liés à l'enrichissement de l'uranium, au retraitement et aux réacteurs à eau lourde ainsi qu'aux vecteurs de missiles balistiques. Une précédente version du texte de résolution a été édulcorée à la demande de la Russie. Un projet d'interdiction des exportations de pétrole iranien n'a pas été examiné. La Russie, qui construit pour l'Iran un réacteur à eau légère de 800 millions de dollars qui n'est pas affecté par la résolution, cherche à maintenir des liens étroits avec Téhéran, tout en nourrissant des craintes sur ses ambitions nucléaires.