Une marche nationale contre la vie chère est prévue ce dimanche à Rabat. Les organisateurs comptent pousser le gouvernement au dialogue et surtout à revoir les hausses successives des prix. 73 coordinations ont répondu à l'appel. Soixante-treize coordinations locales contre la vie chère, en plus des militants de plusieurs ONG et partis politiques, se donnent rendez-vous, ce dimanche 24 décembre 2006 à Rabat, pour une marche nationale. C'est la concrétisation de la décision prise, au niveau central, le 3 décembre dernier, mais surtout le point d'orgue de centaines de sit-in et de marches organisés depuis au moins trois mois à travers le Maroc pour dire halte aux hausses des prix. Selon un membre du comité national des coordinations contre la vie chère, la marche de dimanche est l'occasion de dire "halte aux politiques impopulaires et notamment la privatisation des services de base". Mais pour demander également la révision des salaires et des impôts jugés excessifs pour les budgets des familles. «Nous attendons du gouvernement qu'il saisisse l'appel de la rue», déclare Adib Abdeslam, membre du même comité de suivi et membre dirigeant de l'AMDH (Association marocaine des droits de l'Homme). Ce dernier affirme qu'en dehors de la décision, prise par la Lydec, de revenir sur la tarification des tranches sociales pour la consommation d'eau (la tranche sociale ramenée de 9 à 3 DH), aucune autre mesure concrète n'a été prise par le gouvernement, ni les services extérieurs concernés. Les coordinations, par la marche de Rabat, entre autres, veulent pousser le gouvernement à des négociations jugées nécessaires pour désamorcer une crise qui fait l'effet d'une boule de neige depuis plusieurs mois. C'est le sens d'un appel de Annahj Addimocrati qui a d'ailleurs convié tous ses militants à une présence massive à la marche de Rabat. Mais aussi d'autres partis politiques, syndicats et ONG comme le PSU (Parti socialiste unifié), le PADS (Parti socialiste de l'avant-garde démocratique et socialiste), l'UMT (Union marocaine du travail) et l'AMDH. A en croire l'un des membres du comité d'organisation, toutes les conditions de réussite de cette marche ont été réunies. «L'encadrement va être notamment assuré par près de 120 personnes bénévoles issues de différentes coordinations», affirme ce dernier en ajoutant que, jusque-là, toutes les manifestations locales s'étaient passées sans incidents notoires et qu'il n'y avait pas de raison pour qu'il en soit de même avec la marche de Rabat. Pour cette dernière, les démarches nécessaires avaient été entreprises auprès des autorités concernées et des garanties ont été données pour que tout se déroule dans les meilleures conditions. Les coordinations locales avaient déjà organisé un mouvement national de protestation, le 14 décembre dernier, sous formes de marches et sit-in tenus simultanément dans plusieurs localités du Maroc. Selon les organisateurs, la marche devrait partir de la Place Bab El Had pour parcourir les avenues MohammedV, Moulay Youssef et se terminer sur la place de Bab Rouah. Constituées au niveau de plusieurs localités du Maroc (notamment là où les populations sont les plus touchées par la hausse des prix de denrées et services de base), les coordinations locales contre la vie chère sont animées par des militants issus de l'extrême gauche : PADS, Annahj Addimocrati, en plus de syndicats de la même obédience idéologique.