L'accident qui a coûté la vie à onze personnes à Benguérir est le deuxième qui endeuille le secteur touristique en moins d'une semaine. Sept touristes français et un Suédois ainsi que quatre Marocains ont perdu la vie samedi aux environs de 15h 30, à 12 kilomètres de Benguérir quand un camion semi-remorque circulant en sens inverse est venu percuter l'autocar du voyagiste toulousain FRAM. C'est le deuxième accident meurtrier survenu au Maroc en moins d'une semaine. Comme lors du glissement d'un car, le 26 novembre dernier dans le col du Tichka, les victimes de ce drame routier sont des touristes principalement français et leurs accompagnateurs marocains. Deux autocars du voyagiste français se suivaient au moment du drame qui a coûté aussi la vie à un guide accompagnateur. Pour le représentant local du ministère du Tourisme, seule une expertise ou, à défaut, le PV de la gendarmerie pourrait déterminer les circonstances exactes dans lesquelles est survenu le drame. A la représentation de la compagnie à Marrakech, l'on se refuse à toute déclaration. Vu la gravité du problème, c'est l'ambassade de France à Rabat qui prend le relais de la communication : «Selon nos informations, l'accident s'est produit à 70 km de Marrakech suite à une collision entre le car transportant les touristes et un camion. Pour le moment, les circonstances dans lesquelles s'est produit le drame ne sont pas encore déterminées. Tout ce que nous savons, c'est qu'il y a eu trois marocains morts dont le chauffeur du bus, ainsi que huit ressortissants de l'Union européenne. Il y a eu également 26 blessés. Nous avons bien travaillé avec les autorités marocaines qui ont déployé tous les efforts nécessaires pour l'acheminement des blessés à l'hôpital», déclare un responsable à cette ambassade. Chez les officiels de Marrakech, la prudence est de mise. Tout jugement était suspendu au procès-verbal de la gendarmerie, lequel devait être prêt dans l'après-midi de dimanche. Le communiqué émis par la wilaya dans la journée de dimanche retrace sommairement les circonstances de l'événement survenu, lit-on, à la suite de « précipitations ayant provoqué le dérapage du camion en question ». Le texte fait état de 12 morts dont quatre marocains. De son côté, l'affréteur FRAM, l'un des tous premiers dans le tourisme marocain qui a déjà pris les dispositions pour le rapatriement des corps devait dépêcher son P-dg à Marrakech. Ce drame relance la question de l'état de l'autoroute entre Casablanca et Marrakech ainsi qu'entre Marrakech et Agadir, les deux principales destinations touristiques du royaume, qui ne peuvent être reliées que de jour. De nombreux voyagistes, par mesure de prudence, n'y circulent pas au-delà de 17 heures.